mardi 13 novembre 2012

Copies (Usage et abus des) E. Cuissart


Copies (Usage et abus des)
Nouveau dictionnaire de pédagogie et d'instruction primaire publié sous la direction de Ferdinand Buisson (1911)

Les copies jouent un grand rôle dans l'enseignement primaire. Il n'y a même pas longtemps qu'on fait autre chose que des copies dans les écoles. On copie moins depuis que le maître parle davantage. Mais on copie encore, et on copiera toujours beaucoup, au début de l'enseignement. Faut-il le regretter, faut-il viser à la suppression totale de la copie? Nous ne le croyons pas. Nous approuvons au contraire cet exercice, mais à une condition, c'est que la copie soit tout à la fois un exercice d'écriture, de lecture, d'orthographe, de récitation même au besoin, et que toujours il ait pour résultat de meubler l'intelligence des enfants de faits et de connaissances à leur portée. Voilà un lourd programme pour un exercice en apparence si modeste. Nous nous expliquons. 

Dès qu'un enfant commence à tenir une plume et qu'il cherche à imiter tant bien que mal une lettre, une syllabe, un mot, une phrase, il est essentiel qu'il sache quelle lettre il fait, quel mot il écrit, quelle phrase il reproduit. Il faut que ce qu'il trace soit pour lui autre chose que des traits, il faut en un mot qu'il puisse lire son écriture. Ce n'est qu'à cette condition seule que les premiers exercices de copie seront fructueux. 

Quand les enfants commencent à lire couramment les histoires de leur premier livre, ils doivent être déjà exercés à l'écriture. Si, à mesure qu'ils ont parcouru les cahiers de leur méthode, le maître a eu soin d'agir comme il vient d'être dit, ils doivent savoir lire l'écriture lisible, à peu près comme ils savent lire le livre. Alors, il est bon de leur faire copier avec soin quelques phrases, une courte leçon déjà lue, expliquée et comprise. La leçon de lecture suivante, au lieu d'avoir lieu sur le livre, sera donnée au moyen des copies. Chaque enfant lira son travail. Puis tous les enfants d'une même division, échangeant leurs cahiers, liront la copie de leurs camarades, de telle sorte qu'ils auront eu une leçon de lecture sur les manuscrits. 

Si le maître appelle l'attention des élèves sur la manière d'écrire certains mots, sur leur signification, sur les fautes commises dans le devoir, il peut faire servir le simple exercice de copie à une leçon de révision, en faire un véritable devoir d'orthographe d'usage. Que le maître écrive au tableau noir quelques vers d'un morceau de poésie, qu'il les explique, qu'il en exige une copie nette, exacte, et il aura encore fourni à ses élèves la matière d'une leçon de récitation, d'un exercice de mémoire. Les copies, on le voit, bien surveillées, corrigées, expliquées, peuvent fournir les éléments de tout un enseignement pour les petites classes. Et ce serait bien à tort qu'on croirait, en les proscrivant, réaliser un progrès, surtout dans les écoles à classe unique, où le maître n'a pas d'autre expédient pour utiliser toujours, quoique diversement, le temps de tous les élèves. Ce qu'il faut blâmer et arrêter impitoyablement, c'est l'abus de la copie inintelligente, machinale et monotone. Dans quelques écoles, heureusement de plus en plus rares, on retrouve encore des cahiers entiers remplis par des copies que le maître n'a jamais vues. C'est tout le fruit qui reste de longues heures pendant lesquelles les enfants n'ont pas employé, mais tout simplement perdu, leur temps à griffonner au hasard, sans soin comme sans intérêt de leur part ni de la part du maître. C'est ce qu'on appelait faire des pages, c'est-à-dire ne rien faire : le seul but de la copie et sa seule raison d'être a été de laisser au maître quelques instants de répit en donnant aux élèves un semblant d'occupation. Mieux eût valu les envoyer jouer dans la cour. 

L'exercice de la copie n'est bon dans une classe que s'il y est aussi méthodiquement réglé que les autres exercices scolaires, s'il a son heure et son programme comme les autres, s'il a sa marche graduée, s'il est précédé des explications et suivi des corrections qui donnent du prix à tout travail de classe, s'il ne tombe jamais ni au rang de remplissage dans les moments perdus, ni à celui de pensum avoué ou déguisé. 

Savoir bien copier, c'est tout ensemble savoir bien lire et bien écrire ; c'est savoir aussi bien voir, bien retenir, bien fixer son attention et bien comprendre ce qu'on fait. Ne savoir que copier et n'apprendre en copiant qu'à copier, c'est ne se préparer qu'aux emplois les plus restreints, c'est rétrécir et paralyser en soi-même pour l'avenir l'esprit d'initiative, de juge ment, de raisonnement. Que nos élèves d'école pri maire soient donc d'habiles copistes, il le faut, mais qu'ils le soient en quelque sorte par surcroît, et sans avoir payé cet apprentissage ni par une trop grande dépense de temps, ni surtout par le sacrifice d'aptitudes supérieures.
                                                                                                                                 É. Cuissart

lundi 22 octobre 2012

Accent grave - Accent Aigu

Les élèves en CP ont pour certains des difficultés à différencier, la gauche, de la droite, le haut du bas, ce qui monte et ce qui descend, du coup les lettres "é" et "è" peuvent être difficile à différencier.
Voici quelques indications sur la manière dont nous procédons en classe pour amener tous les élèves à correctement lire et écrire ces lettres au fil des jours.

  • Il est important de bien faire entendre la différence de prononciation, la manière de prononcer "é" (lèvres légèrement entrouvertes)  et "è" (bouche grande ouverte dans un premier temps pour que les élèves SENTENT la différence de mouvement de leurs lèvres).

  • Faire repérer, oralement le son "é" dans une série de mots (en tapant dans les mains si on entend le son demandé), (pas de mots contenant "è" dans un premier temps), lors de la leçon portant sur "è", faire de même avec le son "è". Lorsque les 2 lettres ont été étudiées, il est alors possible de proposer des mots contenant "é" ou "è", mais ce n'est pas une fin en soi. Le passage par l'écriture sera la plus efficace des manière de faire la différence.

  • Lors de la découverte de la leçon "è, ê" page 12 du livre Delile: La maîtresse prend le temps de montrer la différence entre "é" et "è". Beaucoup d'élèves ne font pas encore la différence (semaine 3) entre les deux accents. Aussi, la maîtresse fait remarquer que "é" de Etoile possède un accent qui monte vers l'aigu, c'est un accent qui monte vers le ciel, vers l'étoile... qui se trouve dans le ciel... On l'appelle  l'accent AIGU.

  •  Les élèves imitent la maîtresse en faisant le geste de montrer une étoile dans le ciel en dessinant une oblique qui monte vers le plafond en partant du bas à gauche, vers le haut à droite, tout en disant "ééééé de éééééétoile".

  • De même pour "è", la maîtresse fait remarquer que "è" de chèèèèèvre porte un accent qui se dessine en descendant vers le grave (oblique qui part d'en haut à gauche vers le bas à droite) (penser à parler grave et aigu en faisant entendre la différence les jours précédents dans le cadre de la musique par exemple).

  • Enfin, l'accent circonflexe est la réunion des 2 accents grave et aigu en un seul. Cet accent n'est pas difficile à reconnaître, mais les élèves parfois sont imprécis sur sa prononciation. Il faut donc les reprendre tant que la prononciation n'est pas parfaite.

  •  Lors de la découverte de la page 12 "è de chèvre, ê de tête". Lecture collective puis lecture individuelle de toute la classe. Pour éviter la confusion entre "é" et "è", la maîtresse fait repérer les 2 lettres dans la leçon et observer la différence de direction des 2 accents. Associer le geste aussi souvent que possible.

  • Nous y reviendrons souvent jour après jour. La maîtresse rectifie systématiquement toute erreur de lecture ou de prononciation (ex: "mêlé", lu "mélé").

  • Les moments de lecture individuelle tandis que le reste de la classe suit, sont autant de possibilité de revoir et de souligner ce qui différencie "é" de "è" et ce aussi longtemps que des confusions peuvent exister (il faut noter que l'apprentissage de l'écriture de ces lettres lors de l'étude des leçons sur notre livre Cuissart permettront d'éliminer les dernières confusions restantes).

dimanche 21 octobre 2012

La revanche des nuls en orthographe d'Anne-Marie Gaignard


Voici un livre que je suis entrain de lire... ci-après un article du Figaro.


Ce livre est un témoignage émouvant et intéressant d'une personne pour qui l'école n'a pas réussi à jouer son rôle de transmission des connaissances.

Pourtant, la grammaire, l'orthographe n'ont rien de compliqué pourvu qu'on les enseigne de manière structurée et progressive,  en prenant garde de ne jamais demander à un élève d'écrire quelque chose qu'il n'a pas étudié auparavant (que ce soit dans le domaine de l'orthographe ou de la grammaire).

Mme Gaignard a créé sa propre méthode "Hugo et les Rois être et avoir" que j'espère bientôt pouvoir feuilleter.

A nous, enseignant, de faire le bilan de nos habitudes de travail et d'en tirer les conséquences pour le bien de nos élèves.

Pour information: il existe beaucoup de vidéos où Madame Gaignard présente son livre et de sa manière de travailler.

Bonne Lecture!


Anne-Marie Gaignard l'affirme : accumuler les fautes n'est pas une fatalité. Entretien avec l'auteur de La revanche des nuls en orthographe.



C'est à cause de ses problèmes en orthographe, Anne-Marie Gaignard n'a pu faire les études ni exercer le travail dont elle rêvait. Après des années de recherches sur la pédagogie, le langage, le cerveau, elle s'est réconciliée avec la langue. Elle a publié des livres sur la grammaire et dirige un centre de formation en orthographe pour salariés ainsi qu'une association, Plus jamais zéro, pour les enfants et adultes dysorthographiques.
LE FIGARO. - Les enfants  et les adultes qui ne maîtrisent pas l'orthographe en souffrent terriblement, écrivez-vous,  est-ce à cause du mépris  que cela leur attire?
Anne-Marie Gaignard. -Lorsqu'on est nul en orthographe, on ressent de la honte, je pèse mes mots. C'était mon cas, et pendant toute mon enfance, je me sentais tellement coupable que je cherchais par tous les moyens une solution pour échapper à l'école. À huit ans, j'ai même essayé d'entrer au Carmel pour ne plus aller en classe… L'échec paralysait mes facultés de raisonnement. Au collège, j'étais si désespérée que je dormais avec un dictionnaire sous mon oreiller. Les nuls en orthographe ne le sont pas par négligence! Pourtant j'adorais raconter et écrire des histoires. Je rêvais d'études littéraires mais à cause de ma dysorthographie, j'ai été orientée en seconde technique. À l'oral du bac de français, j'ai eu 19,5 à l'oral… et 12 à l'écrit, avec sûrement quatre points en moins pour l'orthographe! Ce qui me laisse perplexe, c'est que personne ne s'est jamais dit que j'avais des capacités inexploitées. À trente-six ans, pendant une dépression carabinée, j'ai décidé de trouver le moyen de ne plus faire de fautes. J'y suis arrivée! Tous ceux que je reçois en formation sont écorchés vifs. Pourtant une dysorthographie se corrige vite et bien. Un enfant qui sait à peine lire et écrire en sixième, retrouve un niveau correspondant à son âge en une semaine de prise en charge individuelle. Pour un adulte de quarante ans qui fait une faute par mot, deux jours suffisent en général pour le réconcilier avec l'orthographe.
Alors que la notion de faute s'est beaucoup diluée, la faute d'orthographe, elle, reste-t-elle impardonnable?…
Lorsqu'on est nul en orthographe on se sent toujours coupable. Socialement, c'est un énorme handicap. Professionnellement aussi. Depuis quinze ans, par le biais des mails, on revient à l'écrit dans l'entreprise. Ceux qui ne maîtrisent pas l'orthographe, et parmi eux beaucoup de cadres supérieurs, sont obligés de se camoufler. 80 % de ceux que je reçois ont recours à une aide extérieure pour relire leurs courriers. Si l'entreprise s'en aperçoit, ils peuvent être accusés de rupture de confidentialité. C'est arrivé.
Pourquoi certains enfants intelligents sont-ils nuls en orthographe?
On a vite fait de dire qu'ils sont dyslexiques. Or, il n'y a que 2 % d'enfants dyslexiques. D'après l'enquête Pisa 2009, 40 % des élèves français arrivent au collège avec une très mauvaise acquisition du langage, c'est-à-dire qu'ils ne sont pas capables d'écrire une seule phrase sans faute. D'après la toute dernière étude, ils seraient maintenant 50 % dans ce cas. Pour tous ces enfants, le problème remonte au CP et même en grande section, et vient de ce qu'ils ont appris à lire et à écrire avec une méthode qui ne leur convenait pas. D'après mes observations, les enfants auditifs s'en sortent bien à l'école. Ceux qui ont une intelligence visuelle ne peuvent s'en tirer qu'avec une méthode syllabique. Les enfants kynesthésiques, ceux qui ont besoin de bouger, font sans cesse tomber leur crayon, mais montent à cheval comme des dieux, les plus malheureux à l'école, ont besoin de faire des gestes. Il y a des méthodes d'apprentissage qui associent les trois, le geste, l'image et le son, et peuvent être utilisées en classe. Mais je suis frappée de voir à quel point les enseignants ne se remettent pas en question. Un seul instituteur est venu se former, à ses frais, dans mon centre. J'ai reçu ensuite un mot du cancre de sa classe: «Je revis, je suis ressuscité.» Les professeurs ne sont formés qu'à enseigner aux bons élèves et ils martèlent aux mauvais qu'ils sont seuls responsables de leur naufrage. Si les enseignants exerçaient en entreprise, je ne crois pas que le patron les laisserait ainsi rencontrer 50 % d'échecs ou de futurs échecs. Non, ils auraient des comptes à rendre. Pour transmettre un savoir, il faut de la pédagogie. Pour apprendre aux enfants à apprendre, selon leur forme d'intelligence, il faut savoir comment fonctionnent le cerveau et la mémoire.
Êtes-vous favorable à une réforme qui simplifierait la langue française?
Non, je respecte cette langue qui est belle même si elle m'a fait pleurer. Pour moi, l'hélicoptère ne pourrait pas décoller sans son h… Parce que le h ce sont ses pales qui tournent. Voilà un exemple d'image mentale que je me suis créée pour retenir comment s'écrit le mot. Toute la langue pour moi bruisse de ce genre de petite histoire.
La revanche des Nuls en orthographe d'Anne-Marie Gaignard, Calmann-Lévy, 250 p., 16,90 €.

Grammaire Grammont &Hamon (Site "Manuels Anciens")

Sur le site Manuels anciens, vous pouvez consulter les pages que nous étudions lors des leçons d'initiation à la grammaire.

Notre livre de grammaire: Grammont et Hamon 1er Livre
(cliquer sur la couverture du livre pour consulter les pages sur le site Manuels Anciens)

jeudi 18 octobre 2012

Lecture Delile: conseils pour une lecture à voix haute. (JPP)


Les conseils pour une lecture à voix haute efficace sont simples : 

1.) Il est impératif de ne pas passer à la page suivante tant que la page en cours n'est pas déchiffrée parfaitement. Il faut donc s'entraîner souvent, à différents moments de la journée. En cas de grosse difficulté, travailler par demie page. Plusieurs exercices de 10 minutes sont plus productifs qu'un travail continu pendant une heure !

2.) Mélanger des temps de lecture collective avec les temps de lecture individuelle. lire d'une voix forte et assurée afin de ne pas fatiguer les camarades qui suivent le texte au même moment. Faire traîner un peu chaque syllabe pour mieux les lier entre elles ; l'effet est plus agréable à l'oreille. Dans les premières semaines on obtient souvent un phrasé "staccato". Il ne faut pas s'en alarmer.
3.) Toujours suivre avec le doigt (le doigt montre à l'œil ce que la bouche va lire). Cette pratique permet au maître de s'assurer que l'élève n'ânone pas mécaniquement, répétant sans vraiment les lire une série de mots qu'à la longue il finit par connaître de mémoire (remarquons que connaître par cœur n'empêche en rien la lecture).

4.) L'élève peu confiant dans sa propre lecture a souvent tendance à lever la tête à un moment donné, cherchant à déceler sur le visage de l'adulte une mimique qui lui confirmerait qu'il ne s'est pas trompé. Il perd ainsi le fil de sa lecture. Il faut donc inviter le lecteur à ne pas quitter des yeux le mot ou la phrase qu'il est en train de déchiffrer.


5.) déchiffrer le plus vite possible (et évidemment sans erreur) pour habituer l'œil à se déplacer de plus en plus rapidement. Vers la page 50 du Delile, nous prendrons l'habitude de lire sans le secours du doigt. Nous serons en route vers la vélocité avec la lecture courante...

6.) marquer systématiquement les syllabes finales lorsqu'elles contiennent "e". De sorte à distinguer sans équivoque par exemple les prononciations "je fil-me (2 syllabes)/ le film (1 syllabe)".

7.) revenir souvent en arrière, par exemple en relisant les pages anciennement travaillées.

lundi 15 octobre 2012

Mon premier Larousse en couleurs (dictionnaire)

Voici un livre que la maîtresse avait enfant, qu'elle a feuilletée sans jamais se lasser...
Ravie de l'avoir retrouvé dans une brocante, il est maintenant en classe pour que les élèves puissent aussi rêver devant les jolies illustrations et s'essayer d'ici quelques mois à lire les définitions avec plaisir. Dans un premier temps, la maîtresse lira les définitions qui sont plutôt des phrases dans lesquelles les mots sont utilisés pour en rendre la signification évidente. Il en est de même pour les verbes auxquels sont ajoutées quelques formes conjuguées bien pratiques.

Il s'agit d'un dictionnaire pour Tout-petits, qui a l'avantage d'être très agréable à utiliser, si vous le trouver dans une brocante, achetez-le sans hésiter (celui-ci a été adopté pour 2€...)
Les couvertures intérieures au début et à la fin sont une collection de touchantes illustrations des costumes du monde et au cours de l'histoire.









mercredi 3 octobre 2012

Notre emploi du temps en CP


En CP, chaque activité ne dépasse pas 1/4 d'heure.

dimanche 23 septembre 2012

Ecriture et musée de classe



Ci-dessous, les travaux de mes élèves de l'année dernière, 
cela permet aux nouveaux d'imaginer là où ils seront d'ici quelques mois.

Une partie de notre musée de classe dans une nouvelle vitrine, remplie d'objets collectés ça et là (beaucoup en brocantes) qui permettent d'illustrer le vocabulaire que nous rencontrons au gré de Delile, Cuissart, Hermès et plus tard l'âne Coco, mais aussi Frédi et Suzette.

samedi 1 septembre 2012

comment procédons-nous pour la copie? Exemple

  •  copie : sur le cahier de classe: Jeudi soir, papa a été à la foire de la Loire avec Éloi. 
  • Comme à chaque fois, la copie est un exercice qui permet d'exercer nos connaissances tant en orthographe lexicale, qu'en grammaire, en conjugaison. Nous faisons appel à tout ce que nous connaissons depuis le début de l'année: la correspondance entre les sons et les lettres (ou combinaisons de lettres) lorsque nous syllabons puis épelons, l'étymologie (latin/grec)....
- "jeudi" le son "e" s'écrit "eu" (de EUrope) car ce nom veut dire en latin "jour de J U piter".
- "soir": s-oi-r, il suffit d'épeler ce qu'on entend pour savoir l'écrire (pas de "e" final car on peut se souvenir que c'est un nom masculin cela peut aider à ne pas hésiter). 
- "papa", il suffit d'épeler ce qu'on entend, 
- "a été" nous savons maintenant reconnaître le verbe "être" au passé composé ("été" étant le participe passé, c'est à dire le mot qui participe à fabriquer les temps du passé)
- "à" que l'on reconnaît car il nous dit "où va papa", en outre ce n'est pas "été" qui "a" la foire, ça ne veut rien dire! "été" ne peut "avoir" la foire! Ce n'est donc pas le verbe "avoir".
 - "la foire": "la" article indiquant le genre féminin, "foire" f-oi-re ("e" muet final dont on peut se souvenir aisément en n'oubliant pas que le mot est féminin... attention, cette règle n'est pas toujours vraie... mais nous apprenons les choses lentement, une à une...)
- de la Loire: "de" que nous connaissons, "la" connu, Loire: c'est nom du fleuve le plus long de France, donc c'est un nom propre, on n'oublie pas la majuscule, puis on épelle "l-oi-re" ("e" final qui marque ici le féminin, le loir, lui est un animal qui hiberne ;-)...impossible de les confondre tous les deux!)
- "avec": mot qui ne change jamais (in-variable) qu'on sait écrire depuis trèèèèès longtemps: "a-v-e-c", ici le son "è" est obtenu à cause du "e" qui est à l'intérieur de la syllabe (règle énoncée et répétée depuis quasiment le début de l'année).
- "Éloi": nom propre de garçon, "e" majuscule (en écriture manuscrite pas d'accent)-l-oi". Cela s'écrit comme ça s'entend.

Quand on écrit, on ne cesse de répondre à des questions (qu'est ce que j'entends? Il y a-t-il une lettre muette? Puis-je m'aider de mots de la même famille, du féminin du mot ou de son étymologie pour éliminer une incertitude orthographique, de la conjugaison, de règles de grammaire...). Lorsqu’on pratique beaucoup, ce travail devient un automatisme et nous le réalisons sans effort et sans même plus nous en rendre compte, nous acquérons alors une grande rapidité, à condition de pratiquer cet exercice très souvent et très régulièrement, dès le CP mais aussi tout au long de l'école primaire.

jeudi 30 août 2012

Nos poésies pour l'année 2013-2014

Voici ci-dessous la liste des poésies que nous apprendrons durant l'année 
à consulter sur le blog Récitations :

Elles se répartiront comme suit (à quelques variantes près: le temps, les leçons de choses, les lectures, ce qu'apportent les enfants...), l'ordre n'est donc pas fixé de manière immuable...

1er trimestre:
Je suis grand(e) de Caumont
Carré  d'Archimède
Odelette Henri de Régnier
L'Automne de Victor Hugo
L’Araignée de Madelein Ley
L’Écureuil et la Feuille de Maurice Carême
La Litanie des Écoliers de Maurice Carême
La Renoncule et l'Œillet de Béranger
Le Corbeau et le Renard de La Fontaine
La Ferme Enchantée

2ème Trimestre:
Le Pinson et la Pie de Mme de la Férandière
Saint-Difficile de Ernest Lavisse
La Neige d'Alfred de Vigny
Chanson d'Automne de Verlaine (extrait)
J'ai mis Quatre Saisons de Liska
La Chanson des Oiseaux de Victor Hugo
Les Elfes de Leconte de Lisle

3ème trimestre:
La Guenon, le Singe et la Noix de Florian
L’Araignée et le Ver à Soie de Le Bailly
La Chèvre de M. Seguin extrait 1 d'Alphonse Daudet
La Chèvre de M. Seguin extrait 2 d'Alphonse Daudet






lundi 28 mai 2012

Notion de complément d'objet direct

  •   analyse : (Sur le cahier de brouillon) "René a demandé pardon." Nous revoyons qu'une phrase se termine toujours par un point. Nous voyons aujourd'hui une nouvelle fonction: Le mot qui répond à la question "quoi?" est le complément d'objet direct.
  •  A notre niveau (au CP), trouver une fonction est simple, il suffit de regarder à quelle question ce mot apporte une réponse.
  • Pour mieux comprendre l'idée de complément d'objet direct:  la maîtresse explique les trois mots de cette expression (sans insister, nous y reviendrons régulièrement) complément parce que le mot apporte une information qui complète le verbe et, d'objet, parce que "pardon" est l'objet sur lequel l'action du verbe s'accomplit, direct, parce que le mot "pardon" est rattaché directement au verbe sans petit mot comme "à", "pour", "de"...Etc. 


dimanche 6 mai 2012

CONJUGAISON: le passé simple du verbe AVOIR

  •  conjugaison : récitation en chœur du présent des verbes ÊTRE / AVOIR / CHANTER/FINIR.
  • Nous découvrons aujourd'hui la conjugaison du verbe avoir au passé simple: C'est un temps qui permet de raconter une action qui ne durent pas dans le passé et qui est terminée.
  • Le passé simple est par excellence le temps des contes, des histoires du passé.
  •  Nous épelons chaque forme et rappelons que chaque pronom personnel désigne une personne (je, la première, tu, la deuxième.... et comme il n'y a qu'une seule personne, je, tu, il, elle, on, sont les personnes du singulier. Selon le même principe, nous, vous, ils et elles, sont respectivement les première, deuxième, troisième personne du pluriel).
                                             j'           eus           nous         eûmes

                                             tu          eus          vous          eûtes

                                             il                          ils              eurent
                                             elle       eut          elles
                                             on                   
La maîtresse fait remarquer que ce temps est facile à mémoriser: toujours le même radical "EU", puis les lettres finales du verbe être conjugué au présent et que nous connaissons bien:
je suiS,
 tu eS,
il esT,
nous somMES (et l'"^" sur le "u" pour le rallonger, nous euuuuumes),
vous êTES (ici, il y a même l'"^" comme dans vous Êtes...),
ils soNT.
 

Dictée bis: procédure pendant la préparation puis pendant la dictée elle-même.

  •  L'exercice de dictée, est un entraînement à l'écriture intelligente, réfléchie, rien n'est dû au hasard, chaque orthographe de mots s'explique, soit à l'aide des règles de grammaires, de la conjugaison, des règles d'orthographe. C'est à force de pratiquer, consciemment, en réfléchissant "tout haut" et tous ensemble que les élèves pourront par la suite, le faire par eux-mêmes et "dans leur tête"... mais il faudra pour cela de nombreuses dictées tout au long de leur scolarité.

 
  • Chaque dictée est préparée en classe: toutes les explications nécessaires sont données en classe par la maîtresse ou rappelées par les élèves eux-mêmes, les mots nouveaux sont copiés plusieurs fois, puis la phrase entière est elle-même copiée en prenant soin d'expliciter les raisons pour lesquelles on écrit de telle ou telle manière  à l'aide de la grammaire, de la conjugaison, de l'orthographe (lettres muettes, étymologie, mots de la même famille...)

  • Dictée préparée: René a appelé Médor caché par de la paille. Médor a grogné.
  • Au fur et à mesure de la dictée, les élèves à tour de rôle rappellent ce qu'il est nécessaire d'utiliser comme règle pour bien écrire la dictée (voir plus bas).

  • Préparation de la prochaine dictée: "Philippe a gagné la médaille à la bataille. Il va à la mer avec le colonel."

  • A chaque dictée, les élèves à tour de rôle énoncent ce qu'il est nécessaire de se rappeler pour bien écrire: 
  • Les majuscules aux noms propres, et après les points. 
  • Chercher le verbe, identifier le temps, ce qui permet de reconnaître le verbe avoir ou au contraire le petit mot "à" qui dit où on va, à qui c'est..etc... on peut vérifier en disant "la médaille a la bataille". C'est impossible, la médaille ne peut pas avoir la bataille. De même, "va ne peut pas avoir la mer".
  • Syllaber les mots, les épeler en écrivant pour ne rien oublier (mé-da-ille (ille de "tenaille", se termine par "-lle", car le mot est féminin), "e" à l'intérieur d'une syllabe se prononce "è" et s'écrit sans accent grave (mer, avec, colonel).
  • Se souvenir des particularités orthographiques: les lettres doubles (philiPPe, aPPelé), et les lettres muettes (en cherchant un mot de la même famille ou en utilisant le féminin quand c'est possible).
Petit à petit nous appliquons de plus en plus de règles qui au fur et à mesure de leur utilisation deviennent des automatismes (majuscules, identifier le verbe, reconnaître le verbe avoir...)

Colette Ouzilou... Dislexie, la vraie-fausse épidémie

 Cet article date de 2001... mais est toujours d'actualité...


http://www.lexpress.fr/culture/livre/la-dyslexie-surevaluee_817375.html


Interview

La dyslexie surévaluée

Par Claire Chartier et (L'Express), publié le 13/09/2001

L'orthophoniste Colette Ouzilou remet en question les chiffres officiels

La dyslexie touche pas moins de 10% des élèves de l'école primaire, selon des évaluations officielles qui affolent les parents. Faux, corrige l'orthophoniste Colette Ouzilou dans un livre au titre provocateur, Dyslexie, une vraie-fausse épidémie (Presses de la Renaissance). A 70 ans, dont trente consacrés à soigner et étudier les troubles du langage, cette spécialiste passionnée s'insurge contre le discours alarmiste des linguistes: les vrais dyslexiques, affirme-t-elle, ne représentent qu'à peine 1% de la population. 
Pourquoi parlez-vous de «vraie-fausse épidémie»?
Il y a bien une épidémie, non pas de dyslexiques, mais de mauvais lecteurs. Quand nous rééduquons un prétendu dyslexique en six mois, c'est qu'il n'est pas dyslexique. En trente ans de métier, j'ai vu passer des centaines de mallisants, mais seulement une quinzaine étaient d'authentiques dyslexiques. 
Le diagnostic de ce trouble de la lecture et de l'écrit repose pourtant sur des études scientifiques...
Aucune enquête ne prouve de façon définitive que la dyslexie a une origine neurologique ou génétique. Il y a de fortes chances pour que les scientifiques assimilent la dyslexie à d'autres troubles du langage tels que l'alexie, une incapacité de lire qui a effectivement des origines neurologiques. Le vrai dyslexique est celui qui n'arrive pas à associer lettre et son. Or on taxe tout de suite de dyslexie un enfant qui déplace les lettres dans un mot ou qui les confond, alors que son problème peut être provoqué par une mauvaise latéralité, une immaturité sensorielle ou un défaut de langage. 
Pourquoi de plus en plus d'enfants butent-ils sur la lecture et l'écriture?
La méthode mixte - mi-globale, mi-syllabique - utilisée à l'école depuis les années 70 mène à l'échec les enfants fragiles. Les élèves ont bien du mal à trouver une logique de lecture, puisqu'ils doivent mémoriser des mots dont ils ne connaissent pas les lettres. Tout repose sur la mémoire visuelle, sans aucun repère phonique. Dans ces conditions, ils confondent facilement des lettres comme le «b» et le «d». 
Méthode syllabique contre méthode globale: c'est l'éternel débat...
La méthode globale n'est pas mauvaise en soi mais demande une formation pointue. D'ailleurs, ce n'est pas elle qu'on utilise à l'école, mais la mixte. Pour enseigner correctement la lecture, il faut commencer par la lettre et construire le mot à partir de la syllabe. L'apprentissage syllabique doit être progressif et rigoureux, ce qui est moins que jamais le cas. 
Le gouvernement a lancé un plan de dépistage de la dyslexie - premier du genre - au printemps dernier. Qu'en pensez-vous?
La France a enfin pris la mesure du problème. Mais on parle toujours de l'échec de l'enfant, sans jamais remettre en question la pédagogie ni la formation des enseignants. Les instituteurs n'ont aucune idée de la phonétique. Et si l'on commençait par mieux les former?

vendredi 20 avril 2012

Dizaines et unités (issu du site de JPP)

  • numération : Travail avec le boulier et l'ardoise
La collection neuf plus un s'appelle dix ou dizaine.On compte par dizaines comme on a compté par unités simples. La collection dix ou dizaine est considérée comme une nouvelle unité ; c'est une unité collective (il y a d'autre unités collectives comme la paire, qu'on appelle aussi couple : une paire de bas, une couple de pigeons, une couple de poulets ; comme la douzaine, une douzaine d'œufs ; etc). Il y a neuf nombres de dizaines, comme il y a neuf nombres d'unités simples. Pour faire comprendre le principe de la numération décimale de position, on compte d'abord d'une manière logique en dizaines et unités : 1 dix - 1 unité au lieu de "onze", ... 2 dix - 3 unités au lieu de "vingt-trois", etc jusqu'à 9 dix 9 unités. Des leçons complémentaires de vocabulaire font ensuite correspondre à ces noms théoriques la terminologie du français courant (quatre vingt-quatorze pour nonante-quatre ou 9 dix et 4 unités. Un peu déstabilisant au début mais d'une efficacité redoutable pour bien assimiler la numération de position (ordre, classe, ...).

mardi 10 avril 2012

CONJUGAISON: le verbe AVOIR au futur de l'indicatif.

  •  conjugaison : le futur du verbe avoir
  • j'aurai                  nous aurons
  • tu auras               vous aurez
  • il (elle, on) aura   ils (elles) auront
  • La maîtresse fait remarquer que le début est toujours identique: "AUR"
  • Les fins ou terminaisons, nous les connaissons déjà pour les avoir rencontrées et apprises pour le verbe AVOIR au présent: j'ai, tu as, il (elle, on) a, nous avons, vous avez, ils (elles) ont.

lundi 9 avril 2012

La multiplication et la corde à 13 nœuds

  • Nous revoyons que la multiplication, c'est une quantité répétée un certain nombre de fois. La maîtresse illustre chaque résultat au moyen de la corde à 13 noeuds (celle de la maîtresse comporte 20 noeuds pour illustrer plus de résultats ;-)...)
3 multiplié par 4
Verticalement c'est la quantité multipliée: 3 morceaux de cordes (attention il ne faut pas compter les nœuds
Horizontalement: c'est le nombre de fois (1Fois, 2 Fois, 3 Fois, 4 Fois)
3 morceaux de cordes multipliés par 4:  Pour illustrer le calculaux élèves, la maîtresse plie la corde et en même temps fait scander les résultats successifs:  3 et 3, 6, et 3 font 9 et 3 font 12, 3 multiplié par 4 font 12.

mercredi 21 mars 2012

Cours sur les angles droits, aigu, obtus (JPP)


La notion d'angle qu'il définit comme "la figure formée par deux lignes droites qui se coupent".

Démonstration avec le grand compas de tableau dont les branches s'ouvrent, avec les mâchoires d'une paire de ciseaux, ...

La rencontre d'une verticale et d'une horizontale forme un angle droit. Nous repérons les angles droits dans un rectangle.
Les élèves montrent dans la classe des lignes formant un angle droit.

Plus petit que l'angle droit, c'est un angle aigu.
Plus grand que l'angle droit c'est un angle obtus.

dimanche 18 mars 2012

A propos de M. Eugène Cuissart, auteur de la Méthode Pratique et Simultanée, de la lecture, de l'écriture, de l'orthographe et du dessin"

(Que nous nommons "Méthode Cuissart" et que nous utilisons quotidiennement en classe)
Ci-dessous, vous ferez connaissance avec le parcours de M. Eugène Cuissart au travers de ce qui est écrit sur le site de l'Assemblée Nationale et dans la rubrique nécrologique parue lors de son décès en 1896.


Philippe, Eugène CUISSART
(1835 - 1896)



 Informations générales
   M. Philippe, Eugène CUISSART
   Né le 24/09/1835 à THUËL (AISNE - FRANCE)
   Décédé le 14/12/1896 à PARIS (PARIS - FRANCE)
 
 Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés
  20/08/1893 - 14/12/1896 : Aisne - Gauche
 
 BIOGRAPHIE
Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (J.Joly)

Né le 24 septembre 1835 à Thuël (Aisne), mort le 14 décembre 1896 à Paris.

Député de l'Aisne de 1893 à 1896.

Issu d'une modeste famille d'ouvriers agricoles, Philippe Cuissart ne fréquenta que l'école de son village avant d'entrer dans l'enseignement primaire. Il débuta le 1er mars 1852 comme instituteur adjoint - sous-maître suivant la désignation de l'époque - à l'école communale de Liesse (Aisne) à l'âge de 16 ans, et obtint son brevet élémentaire en 1854.

L'année suivante, il fut nommé à l'école primaire supérieure de Saint-Quentin, puis, en 1857 entra au lycée de cette ville, en qualité de directeur de l'école primaire préparatoire annexée audit lycée. En 1858, il obtint, à Laon, le brevet supérieur ; en 1860, à Douai, le certificat d'aptitude aux fonctions d'inspecteur primaire, et, en 1864 devant la Faculté de Paris, le diplôme de bachelier ès sciences. C'est seul, et sans maître, qu'il parvint à conquérir ces titres.

Le 22 août 1865, il fut nommé inspecteur de l'instruction primaire pour les arrondissements de Nyons et de Montélimart (Drôme). «En se rendant à son nouveau poste, dit le Journal de Saint-Quentin, M. Cuissart emporte avec lui l'amour de ses élèves, l'estime des familles et de ses chefs qui, appréciant ses heureuses qualités, désiraient le conserver plus longtemps parmi eux. » En 1872 il passa à la première classe à Grenoble, où il fut promu officier d'Académie. Il devint, l'année suivante, inspecteur spécial des écoles de la ville de Lyon, en même temps qu'il recevait la rosette d'Officier de l'instruction publique. Il occupa ce dernier poste jusqu'en 1880.

De Lyon, il gagna Paris où il fut nommé membre du Conseil supérieur de l'instruction publique. Il fut aussi membre du Conseil départemental de la Seine.

Elu conseiller général de l'Aisne pour le canton de Rozoy-sur-Serre en 1892, il se présentait l'année suivante aux élections générales législatives du 20 août 1893 dans la première circonscription de Laon, et emportait le siège au premier tour de scrutin, par 8.786 voix contre 8.290 à M. Jules Pasquier, député sortant. Siégeant à gauche, il appartint à diverses commissions spéciales, et fut chargé de rapporter plusieurs projets de loi ayant pour but de proroger des surtaxes d'octroi. Il intervint au cours de la discussion du budget de l'instruction publique de l'exercice 1897 pour demander la création d'écoles et d'emplois.

Il mourut, en cours de mandat, le 14 décembre 1896, à Paris, à l'âge de 61 ans. Le Président Henri Brisson prononça son éloge funèbre à la séance du même jour. Après avoir retracé la carrière exceptionnelle de cet enfant du peuple laborieux et actif, il conclut ainsi : «Parmi nous, il servait la République, pour employer ses propres expressions «comme on sert un Gouvernement passionnément aimé ». Il recherchait volontiers le travail des commissions. L'établissement de la justice dans l'impôt, la constitution du crédit agricole, la création d'une Caisse de retraites ouvrières, paraissaient ses principales préoccupations. Nous disons avec tristesse le dernier adieu à ce fils de la démocratie qui lui était resté fidèle et dont la vie offre l'exemple d'une parfaite unité. »

Philippe Cuissart donnait à la Tribune de l'Aisne, des articles qu'il signait « Jean-Louis ». Il publia en outre d'intéressantes études pédagogiques et divers ouvrages classiques très goûtés, notamment une méthode de lecture fort pratique, répandue dans un grand nombre d'écoles de tous les départements.

Il était Chevalier de la Légion d'honneur depuis le 14 juillet 1885.

Notice nécrologique lue sur le site La Vie Rémoise maintenu par Jean-Yves Sureau

CUISSART (Eugène Philippe).
Député de l’Aisne, chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’Instruction publique, ancien membre du Conseil supérieur de l’Instruction publique, président d’honneur des associations républicaines des cantons de Laon et Marle, conseiller général du canton de Rozoy-sur-Serre, né le 24 septembre 1835, au Thuël (Aisne), décédé à Paris, chez les Frères de Saint-Jean de Dieu, le 14 décembre 1896.
D’une humble et laborieuse famille d’ouvriers agricoles, il n’avait suivi que les classes de la petite école de son hameau, lorsqu’il se destina à l’enseignement. Dès l’âge de 16 ans, nous le voyons instituteur-adjoint à Liesse, et bientôt, par son travail opiniâtre et personnel, il obtint tous les titres de l’enseignement primaire, et même le baccalauréat ès-sciences. Il fut successivement professeur, puis directeur de l’école primaire préparatoire du lycée de Saint-Quentin ; M. Duruy, ministre de l’instruction publique, le nomma, en 1865, inspecteur primaire à Nyons. Il passe à Grenoble de première classe en 1872, puis à Lyon en 1873, et enfin à Paris en 1880. Par trois fois, il est élu membre du Conseil supérieur de l’instruction publique. Il est auteur de nombreux ouvrages d’enseignement primaire très estimés et fort répandus ; il a aussi écrit, sous le pseudonyme de Jean-Louis, des articles de vulgarisation politique. Enfin, le 20 août 1893, les électeurs de la première circonscription de Laon l’envoyèrent siéger à la Chambre des députés. Sa vie honorable, toute de travail, son dévouement sans bornes, son caractère facile et désintéressé lui avaient acquis une juste popularité. Aussi ses obsèques (16 et 17 décembre 1896) eurent le caractère d’un véritable deuil public, tant la foule était nombreuse et contristée. Quatorze discours furent prononcés :

* À Paris, par MM. :
- le Dr Laurens, sénateur ;
- Drouard, inspecteur primaire délégué ;
- Boudréaux, maire de Lislet ;
* Au Thuël, par MM. :
- Macherez, sénateur, au nom du parti républicain de l’Aisne ;
- Morlot, au nom des députés de l’Aisne ;
- Malézieux, au nom du Conseil général ;
- Brasseur, conseiller d’arrondissement du canton de Rozoy ;
- Babillot, au nom du conseil municipal et des habitants du Thuël ;
- Proriot, inspecteur primaire, au nom du corps enseignant ;
- Laureau, au nom de l’Association amicale des anciens militaires ;
- Tranchart, instituteur à Rozoy-sur-Serre ;
- Caustier, au nom de l’Union de l’Aisne, de Paris ;
- Bellard, au nom des associations républicaines de la première section de Laon ;
- le Dr Gérard, maire de Montcornet, ami particulier de M. Cuissart.

Source : AMB 1898.
 
 
Vous pouvez consulter sur le site "école: références" trois de ses conférences pédagogiques.