dimanche 4 décembre 2011

Leçons sur les angles (droit, obtus, aigus) (d'après JPP)

  • géométrie : La maîtresse présente la notion d'angle qu'elle définit comme "la figure formée par deux lignes droites qui se coupent". 
  • Démonstration avec le grand compas de tableau dont les branches s'ouvrent, avec les mâchoires d'une paire de ciseaux, ... 
  • La rencontre d'une verticale et d'une horizontale forme un angle droit. Nous repérons les angles droits dans un rectangle. 
  • Plus petit que l'angle droit, c'est un angle aigu
  • Plus grand que l'angle droit c'est un angle obtus
  • Les élèves montrent dans la classe des lignes formant un angle droit.
  • La maîtresse montre une forme en plastique figurant un carré, elle le fait pivoter afin que les élèves constatent que les côtés qui au départ étaient verticaux ou horizontaux, 2 par 2, passent par toutes les inclinaisons avant de revenir à la position initiale. Ainsi, les droites formant un angle droit, ne sont pas toujours verticales ou horizontales, mais elles doivent pouvoir l'être au moins une fois pour qu'on puisse parler d'angle droit (2 côtés verticaux et 2 côtés horizontaux). Elle fait de même avec un rectangle qu'elle fait pivoter.

mercredi 30 novembre 2011

"Apprendre à lire" de Stanilas Dehaene, membre de l'Institut.

 Ce petit livre se lit en une heure. Il est clair, concis.
A mettre entre toutes les mains qui souhaitent comprendre 
comment notre cerveau fait pour "apprendre à lire".

Je retiens notamment que l'enseignement systématique et explicite des correspondances graphèmes- phonèmes accélère l'apprentissage. De même, pour améliorer l'efficacité, il est nécessaire de mener de front l'apprentissage de l'écriture et de la lecture. La qualité de la lecture est renforcée par la maîtrise de l'écriture. (notamment parce que les gestes de l'écriture aident à éliminer les confusions des lettres "miroirs" comme b/d , p/q (on ne les trace pas de la même manière)...)
Il est nécessaire d'automatiser la lecture de façon à libérer l'attention et la mémoire de travail pour le sens: c'est la seconde voie (autrement appelée la voix directe). De même il est très important de montrer aux enfants comment sont formés les mots (leur morphologie), car cela facilite aussi la lecture et, de fait, la compréhension (exemple: rechuter c'est "re+ chute+ infinitif"), sans parler du bénéfice pour le vocabulaire de l'enfant! L'étymologie est aussi une bonne chose à la fois pour simplifier l'accès au sens ainsi que pour l'orthographe.
Il parle ensuite des personnes dyslexiques qui peuvent compenser une grande partie de leur difficulté pour apprendre à lire, en suivant un apprentissage intensif et patient de la correspondance graphèmes-phonèmes

Voici la liste des principes d'apprentissage:
- Principe d'enseignement explicite du code alphabétique: correspondance graphème-phonème, combinatoire des lettres ou des graphèmes, la mobilité des lettres ou graphèmes (p, sert à former pa, pi, po, mais aussi, ip, ap, op...), correspondance spatio-temporelle (l'ordre spatial des lettres correspond à l'ordre temporel des phonèmes), discrimiation des lettres "miroir" ("briser la symétrie de manière explicite")
- Principe de progression rationnelle: apprendre en premier les relations graphèmes-phonèmes les plus régulières, mais aussi selon leur fréquence, commencer par l'introduction des consonnes "continues" (f, v, m, n...), enseigner d'abord la structure consonnes-voyelles et voyelles consonnes, les autres ensuite; ne pas séparer les graphèmes complexes (exemple: "ch" et non "c h"), importance des lettres muettes qui se retiennent en travaillant la morphologie, l'étymologie, qui permettent d'introduire les premières notions de grammaire ("e" du féminin, "s" du pluriel), enseigner le rôle des morphèmes (décomposer "crayonage" en "crayon+ age, permet de comprendre plus facilement le sens d'enrichir le vocabulaire des élèves).

- principe d'apprentissage associant lecture et écriture.

- Principe de transfert de l'explicite vers l'implicite:  c'est à dire faciliter l'automatisation de la lecture afin de le faire passer de la mémoire explicite à la mémoire implicite qui permet de libérer l'esprit de l'élève qui cesse de se concentrer sur le décodage pour mieux réfléchir au sens du texte. La phase explicite se fait la première année, la phase implicite s'étale sur plusieurs années (lectures nombreuses et intensives).

Dernière conclusion: apprendre à lire ne s'improvise pas et pour obtenir des résultats auprès des enfants, il faut une VRAIE formation des maîtres, intensives et complète. Un livre ou une conférence ne peut s'y substituer. En outre, le travail fait auparavant en maternelle influe aussi sur la qualité de l'apprentissage de la lecture au CP.

Remarque personnelle: il faut du temps pour devenir un instituteur efficace, bien plus encore quand la formation initiale ne contient pas le nécessaire pour être performant devant ses élèves. Il faut tout redécouvrir par soi-même... c'est passionnant, mais nos élèves ne doivent pas nous servir de cobayes! Ils n'ont qu'une scolarité, eux!



Ce que dit la 4ème de couverture:
« Comment faisons-nous pour lire ? Au cours des vingt dernières années, la recherche scientifique sur le cerveau et la lecture a progressé à grands pas. Nous disposons aujourd’hui d’une véritable science de la lecture. Toutefois, ces recherches restent méconnues du grand public et, surtout, des premiers concernés : les parents et les enseignants des enfants des écoles primaires. Nous avons écrit ce livre avec un objectif bien précis : que les connaissances scientifiques sur les neurosciences cognitives de la lecture soient diffusées et mises en pratique dans les écoles. Nous espérons également avec ce livre que les parents trouveront un plaisir plus grand encore à comprendre l’esprit de leurs enfants, à suivre leurs progrès en imaginant les étonnantes transformations qui se produisent dans leur cerveau et à prolonger le travail de l’école à la maison par des jeux pertinents. Un seul objectif doit nous guider : aider l’enfant à progresser pour qu’il devienne un lecteur autonome, qui lit autant pour apprendre que pour son plaisir. » S.?D. Stanislas Dehaene est professeur au Collège de France, titulaire de la chaire de psychologie cognitive expérimentale, et membre de l’Académie des sciences. Il est notamment l’auteur de La Bosse des maths et des Neurones de la lecture, qui ont été d’immenses succès. Avec Ghislaine Dehaene-Lambertz, Édouard Gentaz, Caroline Huron, Liliane Sprenger-Charolles

dimanche 20 novembre 2011

ECRITURE: aider un élève qui a des difficultés pour écrire.

Voici ce que j'ai fabriqué, rapidement (donc avec des imperfections), avec les moyens du bord pour aider un élève arrivé la semaine dernière dans la classe qui n'a pas assimilé l'enchaînement des gestes pour tracer les lettres et encore moins écrire des syllabes ou mots avec.

Voici un échantillon de son écriture au premier jour.


Dans un protège-cahier transparent, j'ai glissé des feuilles coupées d'un cahier Séyès 4mm, sur lesquelles j'ai tracé les lettres apprises depuis le début de l'année.

J'avais déjà eu le temps d'apprendre à ce petit élève à tracer les cannes à l'endroit, les cannes à l'envers, l'oblique, la verticale, l'horizontale dans du sable. (je parle au passé, car ce petit élève est malheureusement déjà reparti).


Je l'ai utilisé de la manière suivante:
  1. L'élève repasse d'abord les modèles, lorsqu'il a d'abord bien mémorisé l'enchaînement des gestes.
 
2. L'élève peut ensuite s'essayer à tracer les lettres juste à côté du modèle. Il faut veiller à ce qu'il respecte la taille et le sens du tracé et des rotations (sur la photo ci-dessous, l'élève, peut-être à cause du manque de place, n'a pas réalisé la canne à l'envers du "m" (je referais le modèle avec les "m" plus espacés, on observe aussi que le départ du demi-cercle du "a" n'est pas au bon endroit, il faudrait donc prendre le temps de le lui faire refaire en insistant bien sur le point de départ à la ligne 1, de même, le tracé du "o" n'est pas encore maîtrisé)

 J'ai laissé une page "blanche"dans le but de travailler les frises, le graphisme (je n'ai pas eu le temps de voir les résultats). Sachant qu'il partait l'après-midi, je l'ai laisser essayé d'écrire la lettre que nous révisions ce vendredi. La dernière ligne montre qu'il ne peut encore repérer l'endroit où il doit commencé à tracer la lettre. Mais il semble que cet outil lui permette de progresser.

 

 Ci-dessous, j'avais commencé pour lui des lettres en papiers de verres (c'est peu visible, mais il y a aussi des flèches pour pouvoir suivre le tracé... je ne sais pas si c'est vraiment utile, car rien ne remplace l'exemple de l'adulte et d'être guidé par sa main... mais je me dis qu'une fois qu'il a eu le temps de mémoriser l'enchaînement des gestes (en les verbalisant), les flèches peuvent être une aide, si je ne suis pas là à l'instant où il en a besoin...). Le docteur Wettstein-Badour en parle, je crois que cela existe aussi chez Maria Montessori.

je n'ai pas eu le temps de tester la suite... (les syllabes), je les referais certainement en laissant une ligne entre chaque pour que l'élève puisse s'entraîner sans repasser.


jeudi 10 novembre 2011

Pourquoi les enfants n'aiment pas l'école! D.T. Willingham

Titre accrocheur et que je trouve un peu trop racoleur, en revanche le contenu est très intéressant, notamment en ce qui concerne les informations sur le fonctionnement du cerveau, comme mémoire et machine à penser. Ce qui est dit se rapproche beaucoup de ce que dit Elisabeth Nuyts*


Sa conclusion principale: pour apprendre et retenir, il faut s'entraîner et pour s'entraîner, il faut du temps... donc, faire et refaire.... Et voilà le bon vieil adage "C'est en forgeant qu'on devient forgeron..."

Notre cerveau n'aime pas réfléchir, c'est la raison pour laquelle il cherche à automatiser certaines tâches. C'est ainsi que pour que la résolution de problèmes ne soit pas un calvaire, il est nécessaire de connaître par coeur ses tables, cela permet de se concentrer sur la réflexion à mener pour aboutir à la solution recherchée.

Il est nécessaire de connaître certaines choses par cœur (tables de calcul, conjugaisons, règles d'orthographe et de grammaire) pour ne pas perdre de temps dessus et laisser notre cerveau "libre" pour se consacrer à des tâches plus complexes (résolution de problèmes, enchaînement d'idées dans une argumentation).

En effet, comment rédiger une rédaction nécessitant une réflexion sur les idées, si chaque mot à écrire relève d'un effort orthographique et/ou grammatical intense... comment lire aisément et comprendre ce qu'on lit, si notre cerveau est encore trop occupé à chercher le son produit par certaines combinaisons de lettres?...

* En revanche, l'auteur n'adhère pas du tout à la théorie "auditif, visuel ou kinesthésique", je laisse chacun tirer les conclusions qui lui semblent opportunes... Pour ma part, je pense que proposer à des élèves différentes manières de retenir (écouter, écrire, voir) permet de "limiter la casse". Ainsi, dans un exercice de copie ou de dictée, je fais chuchoter à mes élèves ce qu'ils écrivent, après qu'ils l'aient lu (si c'est une copie, ou entendu, si c'est une dictée). Enfin, je leur fais lire à voix haute ce qu'ils ont écrit.

mardi 8 novembre 2011

L'ÉCRITURE AU TABLEAU


 Certains tableaux noirs(verts) ont un lignage peint à même les parois. Sinon, il sera judicieux de s'en procurer un sous forme de tableau blanc à lignage.
 
À ce sujet, rappelons qu'une qualité essentielle de la maîtresse et du maître de CP est de savoir écrire bien sur un tableau. Écrire bien signifie : avoir un tableau toujours propre - écrire droit et évidemment sans faute, avec des lettres uniformes et bien calibrées - utiliser des couleurs si nécessaire - savoir écrire en se plaçant de biais pour ne pas masquer le tableau lors d'une explication - écrire gros afin que même les élèves situés au fond de classe ne soient pas gênés - savoir utiliser judicieusement tout l'espace d'écriture en sorte qu'à 16h30 on puisse retrouver trace de l'intégralité des apprentissages du jour - savoir tracer des lignes droites (horizontales/verticales/obliques) aussi bien que des lignes courbes (cercle, ovale) - savoir dessiner (un petit dessin dit souvent plus et mieux qu'un long discours) - savoir effacer sans laisser de vilaines traces...

Cela demande un peu d'entraînement... mais cela procure aussi beaucoup de plaisir que d'avoir une belle écriture ( autrement dit calligraphie) à donner en exemple aux élèves. Grâce à ce modèle, ils pourront à leur tour apprendre les bons gestes pour avoir à leur tour une belle écriture.

lundi 7 novembre 2011

Leçon: les pronoms personnels en conjugaison

Dans La leçon "l" de Cuissart , nous lisons l'expression "il allume". Le petit mot  "il" nous permet d'évoquer "un garçon" qui allume quelque chose.

La maîtresse (ou le maître) demande à un garçon de la classe de se lever et d'allumer la lumière.
Elle (Il) s'adresse alors à la classe en posant la question : Que fait Paul ?"

Réponse de la classe: "il allume la lumière." La maîtresse (le maître) fait remarquer que le nom "Paul" a été spontanément remplacé par "il".

Ce mot fait partie d'une nouvelle nature de mots, la catégorie des "pronoms".

"Pronom" veut dire "à la place du nom" (pro en latin veut dire "pour", "à la place de").

Oralement, la maîtresse (le maître) demande de remplacer un nom par un pronom dans de petites phrases. Pour les garçons on dit "il", et pour les filles on dit "elle".

La maîtresse (Le maître) indique (sans insister) qu'il existe 6 pronoms :
Le maître indique (sans insister) qu'il existe 6 pronoms personnels :
  • 1è PERSONNE DU SINGULIER : "JE" qui permet de se désigner. (il suffit d'une seule personne pour que "je" puisse parler, c'est la première personne).
  • 2è PERSONNE DU SINGULIER : "TU" on s'adresse directement à quelqu'un (si je dis "tu" c'est que je m'adresse à une seule personne, on est donc 2 et "tu" est la 2ème personne), 
  • 3è PERSONNE DU SINGULIER "IL/ELLE" : on est au moins 2 à parler d'une tierce (troisième) personne (la 3ème personne peut d'ailleurs ne pas être présente). 
  • 1è PERSONNE DU PLURIEL "NOUS" (je fais partie du "nous", il n'y a qu'une seule personne représentée par un groupe).
  • 2è PERSONNE DU PLURIEL "VOUS" (je ne fais pas partie du "vous", c'est "je" qui parle à un groupe, il y a donc 2 personnes: une qui est toute seule "je" qui s'adresse à la deuxième qui est représentée par un groupe de personnes).
  • 3è PERSONNE DU PLURIEL "ILS/ELLES" (on est au moins 2, à parler de tierces personnes).

    Les pronoms sont rangés dans un hexagone en pointillé (car ils remplacent un nom de personne, d'animal ou de chose.

      Pour illustrer, la maîtresse (le maître) fait mimer des scènes permettant de mettre en évidence le nombre de personne nécessaire pour dire "je", "tu", ou "il"(elle).
      • exemple: un garçon dit à un autre garçon qu'une fille à des couettes...: "Tu vois, elle a des couettes." Dans cet exemple, il y a  (bien qu'on ne les nomme pas toutes) 3 personnes en jeux: celui qui parle (je), celui qui écoute (tu), celui ou celle dont on parle (il ou elle))

      Tous sur orbite (vidéo expliquant notre système solaire)







      programme de grammaire et analyse au CP (Blog JPP)

      LA NATURE DES MOTS (Grammaire)


      • Comme il l'indique lui-même, le nom est un mot qui sert à nommer des êtres, des choses, des idées, des qualités. Il peut être concret ou abstrait, propre ou commun.

      • Les noms sont variables. Ils se soumettent à la loi du genre et du nombre. L'article est le petit mot bref qui souligne ses variations.

      • Le genre neutre n'existe pas de manière visible, comme en latin, alors le masculin et le féminin des noms de choses se plient à l'usage, sans vraie logique.

      • En majorité, les noms français viennent du latin savant ou du latin populaire.

      • On reconnaît une famille de noms en isolant le radical, sa racine commune. Préfixes et suffixes habillent les membres de la famille et leur permettent de se multiplier.

      • Des satellites tournent autour des noms pour les préciser : l'adjectif, le pronom et aussi l'adverbe.

      • l'adjectif qualificatif ajoute une qualité bonne ou mauvaise, mais son abus est dangereux car il peut boursoufler la phrase. Le numéral sert à compter, le démonstratif à montrer et le possessif désigne à qui appartient ce dont on parle.

      • Le pronom remplace le nom pour éviter les répétitions et assouplir le discours. Il peut être personnel, possessif, ou démonstratif.

      • L'adverbe est invariable. Il tournicote autour des noms comme des autres mots pour marquer l'affirmation, la négation ou le doute, et appuyer des idées de lieu, de temps, de quantité ou de manière.

      • Une phrase sans verbe ressemble à une voiture sans moteur, puisque ce mot essentiel exprime l'action ou l'état. Le verbe est le roi de la phrase.

      • Nos cinq mille verbes se conjuguent : ils s'emploient au présent, au passé et au futur, ils marquent le masculin ou le féminin, le singulier et le pluriel, revêtent chacun une centaine de costumes différents grâce au jeu de leurs terminaisons et à celui des pronoms personnels qui les précèdent.

      • Le mode d'un verbe nuance l'action ou l'état selon qu'il l'affirme ou l'envisage.

      Pour aborder l'analyse grammaticale et l'analyse logique, nous utilisons l'excellent système de représentation mis au point par MM. Nouri (instituteur) et Bonard (grammairien).



      Leçons de grammaire et d'orthographe. Cours moyen et classe de fin d'études.


      :Société Universitaire d'Éditions et de Librairie
      - UN NOM (représenté au tableau par un hexagone)
      Un mot qui sert à désigner une personne (un homme, une femme, un enfant), un animal (le coq, la poule, les poussins) ou une chose (une gomme, un crayon, une trousse) est un nom.
      - UN ADJECTIF (représenté au tableau par un carré relié à l'hexagone)
      - L'adjectif qualificatif est un mot que l'on met avant ou après le nom pour faire connaître comment est la personne, l'animal ou la chose que ce nom désigne.
      - UN VERBE
      (représenté au tableau par un rectangle couché)
      Un mot qui dit ce que font les personnes, les animaux, ou les choses est un verbe.
      (L'enfant rit ; le chat miaule ; le train roule).
      - UN ADVERBE (représenté au tableau par un carré relier au verbe)
      Alors que l'adjectif qualifie un nom, l'adverbe qualifie un verbe, un adjectif ou un autre adverbe.
      ( Léopold mange trop ; ce qu'il mange est bien bon ; Mathieu s'habille très élégamment.)

      Exemple de représentation.
       
      à lire : La grammaire en s'amusant. Patrick Rambaud

      mercredi 28 septembre 2011

      Les bûchettes dorées, exemple de séance.

      Les bûchettes dorées:

      Ce matériel permet d'apprendre à calculer: on peut ajouter, calculer ce qui manque (soustraction, notion de différence), on peut rendre concret l'idée de multiplication (je prends 3 fois une bûchette de 6 cm), on peut même faire des partages, chercher un nombre de fois (dans 8 cm, combien de fois, je peux trouver 2 cm: 4 fois).

      Travail avec les bûchettes dorées (graduées en cm):
      La maîtresse demande de prendre un bûchette de 10 cm et une de 8 cm, cela fait 18cm en tout.
      La maîtresse demande combien il faut de bûchettes de 3cm pour avoir 18 cm, idem avec des bûchettes de 6 cm.

      On peut donc écrire: 3cm x 6 = 18 cm, ainsi que 6cm x 3 = 18 cm

      La maîtresse demande de trouver plusieurs manières de faire 18 cm. Ils prennent une bûchette de 10cm et une autre de 8 cm. Puis avec les autres, ils cherchent des décompositions du nombre 18

      Puis ils écrivent sur leur ardoises l'addition qui correspond, enfin, ils lisent l'opération sur leur ardoise et la maîtresse note au tableau les différentes solutions.

      6+5+4+3=18 cm
      9+7+2=18 cm

      mercredi 7 septembre 2011

      Apprendre à "lire" : un point de vue vygotskien


      Généralement, les méthodes purement « syllabiques » (alphabétiques) d’apprentissage de la lecture sont critiquées et rejetées par les partisans des méthodes « mixtes » au nom d’arguments qui paraissent de bon sens et qui témoignent de bonnes intentions à l’égard des élèves.
      Selon eux, les méthodes syllabiques contraindraient les enfants à de longs mois d’activité mécanique et mémorielle, supposée aride et pénible, durant lesquels ceux-ci seraient condamnés à « ânonner » des syllabes abstraites et à déchiffrer avec difficulté et sans plaisir des morceaux de phrases dépourvus de signification. Ce faisant, ces méthodes, assimilées par leurs détracteurs à un quasi « dressage », auraient pour effet délétère de retarder inutilement voire d’interdire le développement d’une compréhension authentique des textes, ce rapport au « sens » étant considéré comme le but véritable de l’apprentissage de l’écrit : l’importance initiale accordée au « décodage » de la langue aurait ainsi pour conséquence de produire des lecteurs asservis à la forme et dépourvus d’esprit critique. A l’aune du principe selon lequel « lire, c’est comprendre » - et non pas « déchiffrer » -, il serait inconséquent et pernicieux de déconnecter l’attention au « code » de la visée du « sens », et plus encore de soumettre la seconde à la première en faisant débuter l’apprentissage de la lecture par une saisie explicite des formes écrites pour elles-mêmes, indépendamment de leur « fond ».
      Cette argumentation prend souvent appui sur une comparaison entre l’apprentissage de la langue écrite et l’acquisition pré-scolaire de la langue parlée, dont les opposants à la méthode syllabique soulignent à juste titre le caractère direct et « global », et qu’ils croient pouvoir élever au rang de modèle pour l’acquisition de la lecture et de l’écriture. Pourquoi faudrait-il en effet apprendre explicitement et préalablement le « code » et plus largement les structures formelles du langage écrit pour lire et écrire alors que l’on n’a pas eu besoin d’apprendre le code du langage oral pour parler et comprendre ? Pourquoi la voie directe, qui a consisté en une imprégnation immédiate et intégrale dans le « bain » linguistique et qui a montré sa très grande efficacité dans le cours du développement de la langue parlée, devrait-elle laisser la place à une voie indirecte et différée, inversée et pour ainsi dire anti-naturelle, lorsqu’il s’agit d’entrer dans l’univers de l’écrit à l’école ?
      Nous pensons qu’il y a là une question mal posée, appuyée sur une comparaison malheureuse et source de confusions, et qui engage le raisonnement à propos de ces questions de méthodes sur une voie erronée. Nous voudrions montrer, à rebours de l’argumentation résumée plus haut et en nous appuyant notamment sur la pensée du psychologue russe Lev Vygotski, qu’il est parfaitement sensé et légitime que l’apprentissage de la lecture et de l’écriture ne ressemble pas au développement spontané de la langue parlée, et doive même emprunter, pour être efficace, une direction et des principes opposés, justifiant un enseignement précoce et explicite des structures linguistiques, à commencer par les relations grapho-phonologiques.
      Apprentissage scolaire versus développement spontané
      Contrairement à ce que soutiennent souvent les partisans des méthodes globales/mixtes, le langage écrit que l’école enseigne n’est précisément pas un « autre » système linguistique à l’égard de la langue parlée de l’enfant : apprendre l’écrit de sa propre langue maternelle n’est pas comme apprendre une langue étrangère, encore moins comme apprendre une nouvelle langue maternelle. En effet, langue orale et langue écrite sont d’abord deux formes distinctes d’une seule et même langue. Et s’il y a bien une certaine autonomie des formes écrites à l’égard des formes orales, cette autonomie n’est pas celle, horizontale pour ainsi dire, d’une nouvelle langue ou d’une langue étrangère (comme l’allemand à l’égard de l’anglais par exemple), mais celle, verticale, d’une langue seconde, de second degré, qui a la première (la forme orale) pour objet, et ouvre ainsi à un rapport réflexif à celle-ci, sur lequel nous reviendrons largement par la suite. Il n’y a donc pas de raison a priori pour que l’acquisition de la forme écrite d’une langue à l’école ressemble à celle du langage oral à l’âge pré-scolaire, bien au contraire : celle-ci relève d’un développement spontané, celle-là d’un apprentissage institué[1].
      Il est incontestable que l’acquisition de sa langue maternelle par le très jeune enfant ne s’opère pas et même ne peut pas s’opérer à partir d’une saisie explicite préalable des formes structurantes de la langue. En effet, cette acquisition se fait sous la pression des besoins, par imprégnation immédiate et constante, bref de manière comme on dit « naturelle » : il ne s’agit pas là d’un véritable apprentissage, issu d’un enseignement méthodique, il s’agit d’un développement spontané sous l’effet d’un milieu, dans lequel l’enfant est directement plongé dès les premiers temps de son existence. En ce sens, c’est une forme déterminée d’automatisme acquis (distincte d’autres), une certaine forme d’habituation de nature d’abord adaptative, développée sous les sollicitations de la vie pratique et de manière largement irréfléchie. C’est pourquoi parler, pour l’enfant, n’est pas vraiment un savoir-faire, au sens fort du terme, mais plutôt une sorte d’habitude, acquise spontanément : l’enfant n’a pas été exercé à parler, au terme d’une procédure réglée, consciente et volontaire, mais s’est plutôt comme accoutumé à le faire[2]. Il est donc normal et même inévitable que cette entrée première dans le milieu linguistique se produise de manière « directe » et « globale », par imprégnation immédiate et intégrale, sans préalable. Mais il faut tout de suite souligner qu’il s’agit là d’un cas unique et non répétable, précisément parce qu’originaire.
      Au contraire de ce qui se passe pour la langue maternelle parlée, soulignons déjà que l’apprentissage de l’écrit, même dans les sociétés où l’écriture est omniprésente, correspond rarement chez l’enfant à un besoin spontané : l’enfant n’est pas poussé de lui-même à lire et à écrire comme il l’a été à entendre et à parler, ce qui explique pourquoi l’apprentissage de l’écrit devra relever, en large partie, d’une démarche volontaire et quelque peu forcée – dirigée et assistée -, bref devra faire l’objet d’une forme de travail, et impliquera du même coup un certain degré d’institutionnalité, assuré précisément par le cadre scolaire.
      Plus profondément, il est essentiel de comprendre les raisons de principe qui font que l’apprentissage de l’écrit, comme d’ailleurs celui des autres langues (même sous leur forme strictement orale), ne peut être que second et médiat, dans la mesure où il se déploie d’emblée à un second niveau, sur un second plan, prenant le rapport premier au langage pour objet et support. La primo-entrée ou archi-entrée dans le milieu linguistique ayant déjà eu lieu, l’entrée dans l’écrit en constituera non la répétition, mais l’approfondissement et la mise en perspective. Et c’est pourquoi seules les conditions de l’apprentissage scolaire – dans ce qui les distingue justement de celles d’un développement spontané – seront de nature à construire efficacement ce rapport réflexif à la langue.
      Ceci peut être confirmé par le cas de l’apprentissage scolaire des langues étrangères[3] : de fait, une langue étrangère (même sous sa forme parlée) est toujours apprise à l’école à partir d’une langue maternelle déjà acquise, donc de manière médiate, et même à partir d’une connaissance de la forme écrite de la langue maternelle, c’est-à-dire à l’aide des catégories formelles de la grammaire, de la syntaxe, etc., conquises à l’occasion de l’apprentissage des formes écrites de la langue maternelle. Lev Vygotski souligne à maintes reprises que l’apprentissage d’une langue étrangère à l’école présente une image nécessairement inversée de celle du développement spontané de la langue maternelle, celui-ci allant « de bas en haut », celle-là « de haut en bas » : « Si le développement de la langue maternelle commence par sa pratique spontanée et aisée et s'achève par la prise de conscience de ses formes verbales et leur maîtrise, le développement de la langue étrangère commence par la prise de conscience de la langue et sa maîtrise volontaire et s'achève par un discours aisé et spontané. »[4] Autrement dit, l’acquisition de la langue maternelle commence par l’oral et enchaîne sur l’écrit, alors que l’apprentissage d’une langue étrangère dans un cadre scolaire procède en sens inverse[5]. Or c’est précisément pour Vygotski la spécificité et tout l’intérêt de cet apprentissage – et des apprentissages scolaires en général - que de ne pas procéder à la manière d’un développement spontané, mais de « devancer » ce développement en stimulant des fonctions cognitives encore « immatures » chez l’enfant par l’imposition d’une certaine « discipline formelle »[6].
      En effet, pour Vygostki, l’apprentissage scolaire a pour caractéristique de s’adresser non pas à ce que l’enfant sait déjà faire – son niveau présent de développement -, mais à ce qu’il ne sait pas encore faire de manière autonome tout en étant déjà à sa portée sous la conduite de l’adulte – son état « prochain » ou « proximal » de développement[7]. Or cette « loi générale et fondamentale » de l’apprentissage – son avance structurelle sur le développement - est ce qui détermine les conditions propres à l’apprentissage scolaire : parce qu’il doit faire porter ses efforts non sur l’aujourd’hui ou sur l’hier mais sur le demain du développement enfantin, l’enseignement scolaire se doit de prendre la forme d’une certaine « discipline formelle »[8], à laquelle est exercé l’enfant sous la direction d’un maître.
      Ainsi l’aspect « mécanique » et formel de l’enseignement scolaire, et la relative « passivité » ou hétéronomie de sa réception, s’expliquent et se justifient par le fait qu’il s’agit de s’adresser à ces fonctions supérieures encore immatures et de forcer pour ainsi dire leur développement, ce qui ne peut se faire que par un certain exercice formel assisté, dont la nature ne doit pas être confondue avec celle d’un quelconque « dressage ». Vygotski montre au contraire ce qui distingue dressage et apprentissage : ce que vise et produit le premier, c’est une imitation servile ; ce que vise et produit le second, c’est un accroissement des pouvoirs cognitifs, par leur plus grande maîtrise réfléchie. Or il s’agit là d’un processus qui, en raison de sa non-spontanéité, doit passer par certains mécanismes d’habituation.
      De ce point de vue, il faut donc renverser la perspective : c’est le refus de l’enseignement de ces disciplines formelles qui a pour conséquence de priver les enfants de l’occasion de développer dans de bonnes conditions les facultés cognitives supérieures, et les aliène donc, en les maintenant dans leur état présent. Ainsi, il ne saurait être question de plonger les enfants directement dans le grand bain de l’écrit : pour entrainer le développement psychique de ces fonctions, qui sans son influence ne se développeraient pas ou beaucoup plus lentement et aléatoirement, l’enseignement doit au contraire prendre la forme d’une présentation explicite et ordonnée et s’accompagner d’exercices de mémorisation et d’application. Pour rendre volontaire et conscient – et par là « naturel » et même libre - l’usage des techniques d’écriture et de lecture, il faut commencer par en montrer les structures et les faire apprendre, selon un ordre systématique. Et les opérations en cours de développement commenceront par fonctionner pour ainsi dire « à vide », et sous « assistance » active, du fait même de leur immaturité. En vérité, vue sous cet angle, la suspension initiale du rapport au « sens », souvent dénoncée comme le défaut principal des méthodes alphabétiques, apparaît plutôt comme une des conditions de l’attention portée à la forme linguistique comme telle, attention caractéristique, on le verra, de l’univers de l’écrit.
      A ce titre, les analyses qui se fondent sur l’étude des lecteurs « experts » pour justifier l’emploi des méthodes « naturelles » ne doivent pas non plus égarer : la lecture experte ne doit pas – et ne peut pas -  être imitée aux premiers stades de l’apprentissage, et il n’y a rien d’étonnant à penser que ceux-ci doivent au contraire s’en écarter largement. En effet, les compétences de la lecture experte ne sont pas de nature comparables à celles de la langue parlée, et ne peuvent s’acquérir par imprégnation spontanée et intégrale mais par construction technique, explicite et progressive. Ainsi la lecture « naturelle » du lecteur expert n’est pas naturelle au sens propre du terme : elle relève d’une « seconde nature », d’une nature acquise par l’exercice, au terme duquel le lecteur a achevé de se construire comme « machine à lire » intégrée. Elle sera d’autant plus « naturelle » qu’elle aura été correctement et précocement – c’est-à-dire profondément - mécanisée : c’est là le processus dialectique de l’habitude, au terme duquel l’« artificiel », le mécanique, s’est intériorisé au point de devenir « naturel »[9]. Ce que montre la lecture experte, c’est justement l’intégration accomplie des fonctions de décodage et de compréhension au terme d’un long processus d’habituation[10] : mais ce point d’arrivée a finalement peu à nous enseigner sur la manière dont tout le chemin doit se dérouler, a fortiori commencer.
      Ainsi comme on le voit, l’apprentissage de l’écrit – second, en fait et en droit - aurait en réalité tout à perdre et rien à gagner à ressembler au développement spontané du langage oral : c’est donc bien une erreur d’imaginer que l’un puisse être le modèle de l’autre. Il y a même là une forme de contresens, à la fois épistémologique et cognitif, sur lequel nous allons revenir. D’autre part, la lecture experte ne doit pas non plus faire illusion : sa naturalité, sa spontanéité apparentes sont en fait le résultat d’un long processus d’intégration et d’habituation. Pour que lire et écrire deviennent ainsi comme une « seconde nature », il faut précisément passer par un long travail d’habituation et d’exercice, dont la lecture experte est bien l’aboutissement, mais ne peut être le point de départ.
      Apprendre à « lire », c’est entrer dans « l’algèbre du langage »
      Second en tant que son acquisition vient nécessairement après l’entrée orale originaire dans la langue, l’écrit est « second » en un autre sens encore. Comme nous le notions plus haut, l’écriture n’est pas une « autre » langue, ni une autre « codification » de la même langue : nous voudrions montrer maintenant en quoi l’écrit doit être bien plutôt conçu comme « l’algèbre du langage », ce qui permettra de préciser les enjeux cognitifs de son apprentissage.
      Vygotski écrit en effet, dans Pensée et langage : « Le langage écrit est précisément l'algèbre du langage. Et de même que l'assimilation de l'algèbre n'est pas une répétition de l'étude de l'arithmétique mais représente un plan nouveau et supérieur du développement de la pensée mathématique abstraite, laquelle réorganise et élève à un niveau supérieur la pensée arithmétique qui s'est élaborée antérieurement, de même l'algèbre du langage - le langage écrit - permet à l'enfant d’accéder au plan abstrait le plus élevé du langage, réorganisant par là même aussi le système psychique antérieur du langage oral. »[11]
      Si l’écriture peut être conçue, jusqu’à un certain point, comme la transcription de la parole, elle en est surtout la transcription graphique c’est-à-dire spatiale, elle assure la fixation du flux temporel de la parole par sa spatialisation, lui donnant une forme pour ainsi dire inaltérable (sur laquelle il est possible de revenir à loisir) : par là s’effectue une discrétisation – un découpage en unités - de ce continu qu’est la parole, son analyse et son objectivation, qui passent par une double abstraction à l’égard de l’aspect sonore du langage et du contexte d’énonciation, qui disparaissent. De plus, en ce qui concerne plus spécifiquement l’écriture alphabétique, cette transposition consiste en une notation « exacte » des sons, d’une transcription précisément « à la lettre ». Or, par cette fixation spatiale en droit exacte et inaltérable du discours, l’attention peut se déplacer de l’acte de dire à la forme du dire et à la lettre de ce qui est dit, et ouvrir ainsi la voie à l’interprétation du sens linguistique et, plus largement au développement des arts et des sciences du langage[12].
      Autrement dit, comme le montre aussi David R. Olson[13], la spécificité du langage écrit consiste dans l’autonomisation du sens littéral des énoncés à l’égard de leur contexte d’énonciation, produite par la fixation graphique. La phrase écrite est un message pour ainsi dire « privé » de son sens pragmatique, de son intonation, de l’intention explicite de son auteur, et de la plupart des conditions dans lesquelles il a pu être formulé : sa forme écrite est ce qui rend à la fois possible et nécessaire son interprétation[14]. Par là, elle oblige à opérer une dissociation entre ce qui est dit et ce que l’auteur a voulu dire, entre la « lettre » et « l’esprit » des énoncés, et plus largement à les considérer dans leur matérialité et leurs formes objectives : le rapport sémantique aux énoncés étant ainsi conditionné au « déchiffrement » de ce qui est effectivement et exactement écrit, lire ne consiste pas, dans son principe, à « deviner » leur sens par des indices contextuels mais au contraire à examiner leur contenu propositionnel tel qu’il est inscrit dans leur lettre.
      Plus largement, Olson montre que le développement de la culture écrite s’est accompagné d’une prise de conscience des structures et du fonctionnement du langage, qui a permis de « passer d’une pensée sur les choses à une pensée sur les représentations des choses, c’est-à-dire à une pensée sur la pensée »[15], autrement dit d’une pensée référentielle ou représentationnelle à une pensée inférentielle ou « logique » : « Toute pensée met en jeu une perception, des attentes, des inférences, des généralisations, une description et un jugement. La pensée propre à la culture écrite est la représentation consciente et l'utilisation délibérée de ces activités. Les suppositions sont monnaie courante ; cette pensée reconnaît qu'une supposition est une supposition. Les inférences sont chose banale ; cette pensée reconnaît qu'une inférence est une inférence, ou qu'une conclusion est une conclusion. »[16] Ainsi l’écriture n’est pas du tout un simple « code » : comme l’écrit Olson, rejoignant ainsi l’analogie algébrique de Vygotski, elle est un véritable « modèle conceptuel »[17] pour la parole. De même, la grammaire n’est pas qu’un « code de la route » de la langue, une législation arbitraire en régulant les usages, mais bien une formalisation de la langue.
      Il en découle qu’on ne fait pas « b/a/ba » seulement pour parvenir à déchiffrer ultérieurement un « code », et atteindre enfin le « sens » : on fait « b/a/ba » pour faire apparaître le « code » lui-même, pour obliger à considérer les structures élémentaires de la langue invisibles lors de la pratique du discours oral. Non pas seulement ni d’abord ni au plus vite décoder ou déchiffrer le code, mais le faire apparaître, l’exhiber, l’apprendre comme tel, le produire à la conscience. Il faut apprendre le « code » – plus largement : expliciter et objectiver les structures formelles de la langue, jusque là subjectives et implicites : phonétique, orthographe, grammaire, syntaxe, etc. – car c’est là précisément la spécificité et l’intérêt propre de l’écrit que d’ouvrir à la conscience réfléchie et à la maîtrise volontaire de ces structures comme telles. De ce point de vue, on ne voit pas ce qui justifierait de s’interdire de montrer explicitement – d’exposer méthodiquement – ces structures, ni ce qu’il y aurait à gagner à les faire deviner ou découvrir par l’enfant, le but étant au contraire d’accroître en lui la maitrise réfléchie du langage en général (y compris sous sa forme orale[18]).
      L’enjeu essentiel de l’apprentissage de l’écrit n’est donc pas seulement l’accès à l’univers des textes ou des messages textuels – atteindre le sens à travers les mots écrits - mais aussi et même d’abord de provoquer chez l’enfant cette prise de conscience réflexive des structures de la langue jusque là parlée, c’est-à-dire de l’usage spontané de sa propre langue. En cela consiste à la fois l’enjeu et l’intérêt proprement cognitifs de l’apprentissage de l’écrit : passer d’une « maîtrise » spontanée et pragmatique à une maîtrise réfléchie et volontaire de sa langue maternelle.
      Comme l’écrit Vygotski : « L'enfant, bien entendu, sait décliner et conjuguer bien avant d'aller à l'école. Bien avant l'école, il maîtrise pratiquement toute la grammaire de sa langue maternelle. Il décline et conjugue mais il ne sait pas qu'il décline et conjugue. (…) L'enfant maîtrise donc certains savoir-faire dans le domaine du langage mais il ne sait pas qu'il les maîtrise. Ces opérations ne sont pas devenues conscientes. Cela se manifeste par le fait qu'il les maîtrise spontanément dans une situation déterminée, automatiquement, c'est-à-dire lorsque par certaines de ses grandes structures la situation l'incite à faire preuve de ces savoir-faire, mais qu'en dehors d'une structure déterminée, c'est-à-dire de manière volontaire, consciente et intentionnelle, il ne sait pas faire ce qu'il sait faire involontairement. L'utilisation de son savoir-faire a par conséquent des limites. (…) Mais l'enfant apprend à l'école, et en particulier grâce au langage écrit et à la grammaire, à prendre conscience de ce qu'il fait et, par conséquent, à utiliser volontairement ses propres savoir-faire. Il y a transfert de son savoir-faire d'un plan inconscient, automatique sur un plan volontaire, intentionnel et conscient. »[19]
      Et ce n’est pas que le rapport à la langue parlée (maternelle) qui s’en trouve transformé, car le passage à l’écrit permet aussi de construire un nouveau rapport à toute autre langue, puisqu’il met en lumière des formes abstraites, des catégories et des règles valables aussi, jusqu’à un certain point, pour les autres langues : par là, c’est donc un nouveau rapport au langage en général et aux catégories de la pensée qui est ainsi élaboré, et qui joue évidemment un rôle décisif dans le développement de la pensée rationnelle de l’enfant. Cet enjeu cognitif essentiel, c’est aussi ce que mettent en avant Hegel lorsqu’il parle de la grammaire comme représentant « le commencement de la culture logique »[20], ou encore Vygotski à propos du passage des « concepts spontanés » aux « concepts scientifiques »[21] : sous l’effet de l’apprentissage scolaire qui les explicite, les catégories (par exemple celle de causalité) et les règles de l’entendement (par exemple les différentes formes d’inférence), qui fonctionnaient jusqu’alors de manière implicite et irréfléchie – de manière non consciente – passent au niveau de la conscience volontaire, et donc de la maîtrise réfléchie.
      Le but de l’apprentissage est donc certes d’entrer, d’être entré, d’être à l’aise dans « l’univers de l’écrit », mais le chemin est ici aussi important que le point d’arrivée. Pour ainsi dire, le but de l’apprentissage de l’écrit n’est pas d’apprendre à « lire » (au sens plat et faible de cette expression : accéder au contenu sémantique des textes derrière leur forme écrite) ; il s’agit de prendre conscience du fonctionnement du langage ; en vérité, « lire » au sens fort ne sera vraiment atteint qu’à la mesure de cette prise de conscience ; apprendre vraiment à lire – devenir « lettré » -, c’est précisément cela, avoir le rapport le plus conscient et volontaire qui soit à l’égard du langage, entendu, parlé, lu, écrit. Cette lecture « lettrée » est bien plus et autre chose que ce que semble désigner généralement l’expression de lecture « experte » (qui vise d’abord une compétence opératoire), et autre chose aussi qu’une simple érudition ou connaissance des textes : un lettré est plutôt un homme qui maîtrise à un degré élevé un certain nombre des procédures et des outils, des arts et des sciences de la culture écrite, depuis l’analyse phonologique des éléments linguistiques, l’étymologie, la grammaire, la rhétorique, la poétique, etc., jusqu’aux subtilités les plus fines de la philologie et de l’herméneutique. Ce continuum des sciences et des arts du langage témoigne d’ailleurs à sa manière de l’incohérence qu’il y a à penser de manière excessivement disjointe – ou pire : comme opposées - les dimensions formelles et les dimensions sémantiques du langage écrit.
      De ce point de vue, l’approche alphabétique de la langue au tout début de la scolarité apparaît comme une première occasion essentielle de faire prendre conscience à l’enfant de la structure syllabique/phonétique du langage oral, et plus largement de la matérialité objective du discours écrit : « épeler » est ainsi un premier acte d’analyse réfléchie, une première prise de distance à l’égard de l’usage familier et spontané de l’oral, une première conversion du regard, et qui engage l’enfant dans une conscience et une pratique plus rationnelles et volontaires des éléments structurels de sa langue naturelle. C’est pourquoi la relative suspension du rapport au « sens » – le fait d’étudier des unités linguistiques sans grande signification – apparaît elle-même comme non illégitime, dans la mesure où elle oblige justement l’écolier à détourner son attention du plan sémantique au plan formel du langage (plans qui ne sont justement pas distingués au stade oral) : et c’est par là que le plan sémantique gagnera lui-même son autonomie, du fait précisément d’avoir été ainsi d’emblée nettement dissocié des structures formelles du discours.
      Ainsi la maitrise du « code » n’obère pas mais conditionne l’accès au sens écrit, car l’écrit n’est justement pas un simple « code », la simple transcription d’un message dans une autre forme. D’ailleurs, de ce point de vue, l’attention portée par les adversaires des méthodes syllabiques au « sens » – et, corollairement, le déni de l’importance constitutive du « code » - est au fond une manière de réduire l’écriture à une simple codification qui fait manquer ainsi son autonomie véritable (qui consiste à être l’algèbre de l’oral) : une telle approche a pour effet et principe de nier la médiatisation ou médiation qu’opère la langue écrite, là où il faudrait au contraire la reconnaître et la cultiver comme telle ; à l’inverse, mettre l’accent sur les formes et les structures du langage écrit, c’est reconnaître leur rôle non pas instrumental mais constitutif, c’est-à-dire reconnaître la spécificité fondamentale de l’écrit.
      La maîtrise de cet algèbre qu’est l’écrit et des facultés cognitives qu’il met en œuvre est du même coup, et en un sens fort, la condition d’accès à l’ensemble des disciplines scolaires, dans la mesure où celles-ci reposent précisément sur ces dimensions cognitives et épistémologiques de l’écrit[22], et en sont pour ainsi dire les fruits. En effet, si la maitrise de l’écrit conditionne l’entrée dans toutes les disciplines scolaires, ce n’est pas d’abord ou simplement parce que celles-ci sont écrites dans des livres (« codées » sous forme écrite), mais parce qu’elles se sont constituées dans et par le milieu de l’écriture, qu’elles sont elles-mêmes des produits de la « raison graphique », et que leur compréhension – et non seulement leur accès ou leur déchiffrement - requiert à son tour les compétences propres à ce milieu.
      Ajoutons, pour terminer, que l’on apprend aussi à lire pour pouvoir écrire, et même pour acquérir de nouvelles capacités d’expression orale : de ce point de vue, il est clair que la connaissance et la maîtrise des structures formelles de la langue est non seulement une condition de la réception de la culture écrite dans son ensemble, mais aussi le moyen d’une production écrite élaborée et originale, et, par un effet retour, d’un maniement plus élaboré de la langue parlée elle-même[23]. Autrement dit, il faut apprendre les éléments et les règles qui forment l’ordre linguistique dans ce qu’il a d’essentiellement conventionnel, pour ne plus le subir simplement de l’extérieur mais pour se l’approprier, pouvoir s’y orienter et s’y exprimer soi-même et, le cas échéant, le subvertir en connaissance de cause. Le « formalisme » de l’apprentissage scolaire n’est donc pas, en droit, un « dressage », tout au contraire : la maîtrise technique et formelle du langage est une condition nécessaire[24]  d’un rapport libre à son égard.


      [1] Le psychologue russe Lev Vygotski a très largement élaboré la distinction que nous mobilisons ici entre « développement » et « apprentissage », en particulier dans son œuvre majeure, Pensée et langage (1934). Skhole lui a consacré une « série », disponible ici : http://skhole.fr/série-lev-vygotski
      [2] Il est vrai de dire, en un sens, que l’on acquiert toujours une compétence en la pratiquant. Mais il faut savoir distinguer parmi les compétences celles qui ne peuvent s’apprendre (bien ou efficacement) qu’à condition d’imposer dès le départ un exercice – une procédure formelle, explicite et répétitive -, et aussi, du même coup, un certain cadre institutionnel. On apprend à se tenir debout en se tenant debout, on apprend à marcher en marchant, on apprend à parler en parlant, on apprend même à conduire, si l’on veut, en conduisant. Mais déjà on ne peut plus dire tout à fait que « c’est en forgeant que l’on devient forgeron ». Encore moins peut-on dire, croyons-nous, que l’on apprend à lire et à écrire en lisant et en écrivant, ou à jouer du piano en pianotant : ces savoir-faire requièrent un véritable apprentissage.
      [3] Tel que ce parallèle est généralement fait par les défenseurs des méthodes mixtes, il est erroné, comme nous le soulignions plus haut : l’acquisition de la langue écrite n’est pas comparable à l’acquisition d’une nouvelle langue.  Mais cette comparaison devient légitime, jusqu'à un certain point, à condition de comprendre qu’une langue étrangère s'acquiert elle-même à l'école dans le cadre d'un apprentissage - et même d'un apprentissage depuis l'écrit - et non d'un développement spontané, comme le montre clairement Vygotski. De plus, cet apprentissage a aussi des effets comparables - réflexifs - à ceux de l'entrée dans l'écrit, dans la mesure où il oblige précisément à comparer langue étrangère et langue maternelle et donc permet de construire un rapport « méta-lingusitique » aux langues en général.
      [4] L. Vygotski, Pensée et langage, 374 et sqq. Extrait plus étendu consultable ici : http://skhole.fr/lev-vygotski-extrait-langue-étrangère-et-langue-maternelle
      [5] Il y a là d’ailleurs une raison de principe qui permet de comprendre pourquoi le maniement oral des langues étrangères à l’école retarde structurellement sur leur maitrise écrite.
      [6] Nous empruntons à nouveau à Vygotski cet usage de la notion de « discipline formelle », elle-même originairement thématisée par Herbardt. Dans Pensée et langage, Vygotski procède à une lecture renouvelée, et en partie critique, de la notion herbardtienne.
      [7] La « zone prochaine de développement » est le concept central de la théorie vygotskienne de l’apprentissage : « l'enfant apprend à l'école non pas ce qu'il sait faire tout seul mais ce qu'il ne sait pas encore faire, ce qui lui est accessible en collaboration avec le maître et sous sa direction. Ce qui est capital dans l'apprentissage scolaire c'est justement que l'enfant apprend des choses nouvelles. C'est pourquoi la zone prochaine de développement, qui définit ce domaine des passages accessibles à l'enfant, est précisément l'élément le plus déterminant pour l'apprentissage et le développement. », Pensée et langage, p. 356. Extrait plus étendu consultable ici : http://skhole.fr/lev-vygotski-extrait-la-zone-prochaine-de-développement
      [8] « l’effet de discipline formelle propre à toute matière scolaire est la forme sous laquelle se manifeste cette influence de l’apprentissage sur le développement », L. Vygotski, op. cit., p. 358.
      [9] Le philosophe G.W.F. Hegel a pensé avec profondeur cette « dialectique » de l’habitude, en particulier dans le § 410 de L’encyclopédie des sciences philosophiques, III.
      [10] Il semble même établi, d’un point de vue neurologique, que le décodage continue de fonctionner à plein mais de telle manière – quasi immédiateté – qu’il s’efface presqu’entièrement derrière les opérations cognitives de haut niveau qu’il permet et supporte. Cf. Dehaene, Les neurones de la lecture : « Lecteurs experts et surentraînés, nous avons l’impression d’une reconnaissance immédiate et globale des mots. En réalité, toute une série d’opérations cérébrales et mentales s’enchaînent avant qu’un mot ne soit décodé. Celui-ci est disséqué, puis recomposé en lettres, bigrammes, syllabes, morphèmes [..] La lecture parallèle et rapide n’est que le résultat ultime, chez le lecteur expert, d’une automatisation de ces étapes de décomposition et de recomposition. » (290).
      [11] L. Vygotski, op. cit. p. 339. Extrait plus étendu disponible ici : http://skhole.fr/lev-vygotski-extrait-langage-écrit-et-réflexivité-de-la-pensée
      [12] Comme le montre Sylvain Auroux, dans La révolution technologique de la grammatisation (éd. Mardaga, 1994), l’invention et le développement de l’écriture ont permis le passage d’un rapport « épilinguistique » (« savoir » inconscient) à un rapport « métalinguistique » (savoir conscient) à la langue (Cf. en particulier, op. cit., p. 23 et sqq.) De ce passage dépend, selon Auroux, l’apparition et le développement de véritables « sciences » du langage : « Contrairement à ce que l’on pense ordinairement, il ne faut pas simplement savoir davantage sur le langage pour inventer l’écriture, il faut inventer l’écriture pour en savoir davantage sur le langage. » (op. cit., p. 43).
      [13] En particulier dans son ouvrage majeur intitulé L’univers de l’écrit, comment la culture écrite donne forme à la pensée, trad.. fr. par Y. Bonin, éd. Retz (1994). Un large extrait de cet ouvrage est disponible ici : http://skhole.fr/david-r-olson-culture-écrite-et-cognition
      [14] Jack Goody avait déjà montré, dans La raison graphique, que le concept d’interprétation ou de variation interprétative suppose le concept de « version originale », qui ne peut prendre vraiment sens qu’au sein d’une tradition écrite. Dans le cadre d’une culture orale, les variations incessantes des mythes selon les orateurs ne sont pas perçues comme étant des versions différentes d’un même mythe, car il n’y aucune possibilité technique d’identifier un quelconque original qui ferait référence.
      [15] D. R. Olson, op.cit. p. 312.
      [16] D. R. Olson, op. cit. p. 310.
      [17] Préciser ce qu’il faut entendre ici par « modèle »…
      [18] Il faut souligner qu’il y a sans aucun doute un effet en retour de l’apprentissage des codes de la langue écrite sur les formes mêmes de la langue orale, la pratique de la langue parlée se trouvant transformée – et sa maîtrise accrue - lorsqu’elle devient « lettrée ».
      [19] L. Vygotski, Pensée et langage, 343 et sqq. Une version étendue de cet extrait est consultable ici : http://skhole.fr/lev-vygotski-extrait-l-apprentissage-de-la-grammaire. Signalons aussi un autre extrait de Pensée et langage consacré directement à l’apprentissage de la langue écrite et reproduit ici : http://skhole.fr/lev-vygotski-extrait-langage-écrit-et-réflexivité-de-la-pensée
      [20] « La grammaire a, en effet, pour contenu, les catégories, les productions et déterminations propres de l’entendement ; c’est donc en elle que l’on commence à apprendre l’entendement lui-même.  (…) [les catégories de la grammaire] sont, en quelque sorte, les lettres singulières et, à vrai dire, les voyelles du domaine spirituel, par lesquelles nous commençons,  pour apprendre à l’épeler, puis à le lire. ». Hegel insiste aussi sur la nécessité de l’extériorisation des structures grammaticales, comme condition de leur usage conscient et volontaire : « Car, si les déterminations de l’entendement, puisque nous sommes des êtres d’entendement, sont en nous, et si nous les comprenons immédiatement, la première culture consiste à les avoir, c’est à dire à avoir fait d’elles un objet de la conscience et à pouvoir les différencier par des marques. ». Bien qu’ayant déjà un rapport immédiat et intime à elles (elles sont en nous), il nous faut les expliciter, les nommer, pour les maîtriser véritablement (les « avoir », en disposer). Cf. texte reproduit ici : http://skhole.fr/gwf-hegel-de-l-importance-de-la-grammaire
      [22] Ce caractère constitutivement « littéraire » de la plupart des disciplines scolaires est énoncé de manière provocante par Olson, à propos de la science en général lorsque celui-ci écrit que la science est au fond « une branche de la littérature ».
      [23] Rhétorique et poétique font pleinement partie de ces arts du langage (oral et écrit) auxquels seule une civilisation écrite donne le jour.
      [24] Ce qui ne signifie pas qu’elle soit pour autant suffisante.

      lundi 5 septembre 2011

      Matériel de classe

      Au cours préparatoire, les manuels et cahiers utilisés sont les suivants :
      (Accès aux liens soumis à un mot de passe.)


      — ÉCRITURE/LECTURE, COPIE, DICTÉES
      - DELILE, méthode de lecture (1 livre/élève) - Hatier
      - DELILE, méthode d'orthographe (selon avancement 1 livre / élève, à partir de Pâques) - Hatier
      - CUISSART, méthode d'écriture/lecture (livret 1) (2 livrets/élève) - Édition mise à jour (accès restreint)
      - MES PREMIÈRES DICTÉES (1 cahier/élève d'exercices pour la méthode Cuissart, livret 1)

      - LES AVENTURES DE L'ÂNE COCO. C. Amadieu. Historiettes pour la première lecture courante.
      - FREDI, SUZETTE ET LE CANARD BOITEUX 1/2 et 2/2. Lecture courante cours préparatoire. Marcel Roussel / Librairie Classique Eugène Belin
      - JEUX DE LECTURE (CAHIER D'APPLICATION du livre "Frédi, Suzette, ...")

      — ARITHMÉTIQUE, CALCUL, GÉOMÉTRIE
      - GÉOMÉTRIE AU CP, Pascal Dupré. - Grip éditions 2007.
      - CAHIER D'ÉCRITURE DES CHIFFRES ET DES NOMBRES, Pascal Dupré. - Grip éditions 2007.
      - Livre de Calcul pour les tous petits de Bertin.
      - Livre de Calcul Lemoine

      — ÉCRITURE (3 cahiers/élève => 1 par trimestre)
      1.) sur l'ardoise + feutre d'ardoise jusqu'à Toussaint) + cahier d'écriture des chiffres
      2.) sur cahier réglure séyès 2,5 ou 3 mm + crayon mine 2B de Toussaint jusqu'à Pâques
      3.) sur cahier réglure Séyès ordinaire + stylo à bille ou stylo à plume à partir de de Pâques)

      - HISTOIRE DE FRANCE EN IMAGES, à l'usage des tout petits. Augé et Petit. Larousse*
      (1 livret/élève, de la Gaule jusqu'à la Guerre de Cent ans). Ce manuel de petite Histoire de France nous dote de repères chronologiques et culturels (les gallo-romains, la féodalité...). Ce sont ces bases (enrichies pendant le reste du primaire) qui permettront plus tard de mettre en relation toutes ces données constituées pour parvenir à un degré d'analyse plus poussé.
      D'autre part, les gravures sont magnifiques, elles servent à provoquer et à développer l'esprit d'observation et forment également une base de coloriage de précision.


      Nous nous appuyons, comme livres de référence du maître, sur les ouvrages suivants :
      - "1515 et les grandes dates de l'histoire de France". Sous la direction d'A. Corbin. Seuil 2005.
      - "Les héros de l'histoire de France", Christian Almavi. Privat 2001

      CAHIERS
      - cahier de liaison (1/élève)
      - cahier de classe (1/élève à partir de la Toussaint)
      - cahier d'entraînement (1/ élève à partir de Janvier)- cahier de récitations (1/élève à partir de semaine 2)
      - cahier de dessins, croquis et observations (1/élève)


      - COURS DE LANGUE FRANCAISE (cours préparatoire). Maquet, Flot et Roy. Hachette
      - PREMIER LIVRE DE GRAMMAIRE FRANCAISE. Grammont & Hamon. Hachette
      - LE FEUILLETON d'HERMÈS. La mythologie grecque en cent épisodes. Murielle Szac. Ed. Bayard Jeunesse
      - LE FEUILLETON de Thésée.
      MATÉRIELS DIVERS UTILISÉS régulièrement en classe
      - un boulier
      - une balance de Roberval
      - une balance à calculs
      - une table des multiplications
      - des bûchettes dorées.
      - cartes "Cartatoto" pour le calcul mental- une corde à 13 nœuds
      - des cubes emboitables
      - une boite de masses marquées
      - un guide chant
      - Cartes dessinetto

      ++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

      MATÉRIEL DISTRIBUÉ à chaque écolier, la semaine de la rentrée. Ce matériel demeure en classe et il est régulièrement contrôlé par la maîtresse.

      - une gomme
      - une paire de ciseaux
      - un double-décimètre
      - une boite de 12 crayons de couleur- un crayon de bois 2B (préférable aux crayons HB dont la mine est trop dure)
      - un bâton de colle
      - un boulier compteur
      - un stylo à bille ou un stylo plume- distribué au 3è trimestre


      - Méthode Cuissart rééditée "La bonne méthode de Lecture CP" de la Librairie des écoles"- livre de lecture Delile chez Hatier- livret arithmétique: Le livre de calcul des tout petits (Bertin)
      - une table des multiplications
      - cahier géométrie, Dupré/slecc
      - cahier d'écriture des chiffres et nombres, Dupré/slecc
      - livret Histoire de France