dimanche 18 mars 2012

A propos de M. Eugène Cuissart, auteur de la Méthode Pratique et Simultanée, de la lecture, de l'écriture, de l'orthographe et du dessin"

(Que nous nommons "Méthode Cuissart" et que nous utilisons quotidiennement en classe)
Ci-dessous, vous ferez connaissance avec le parcours de M. Eugène Cuissart au travers de ce qui est écrit sur le site de l'Assemblée Nationale et dans la rubrique nécrologique parue lors de son décès en 1896.


Philippe, Eugène CUISSART
(1835 - 1896)



 Informations générales
   M. Philippe, Eugène CUISSART
   Né le 24/09/1835 à THUËL (AISNE - FRANCE)
   Décédé le 14/12/1896 à PARIS (PARIS - FRANCE)
 
 Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés
  20/08/1893 - 14/12/1896 : Aisne - Gauche
 
 BIOGRAPHIE
Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (J.Joly)

Né le 24 septembre 1835 à Thuël (Aisne), mort le 14 décembre 1896 à Paris.

Député de l'Aisne de 1893 à 1896.

Issu d'une modeste famille d'ouvriers agricoles, Philippe Cuissart ne fréquenta que l'école de son village avant d'entrer dans l'enseignement primaire. Il débuta le 1er mars 1852 comme instituteur adjoint - sous-maître suivant la désignation de l'époque - à l'école communale de Liesse (Aisne) à l'âge de 16 ans, et obtint son brevet élémentaire en 1854.

L'année suivante, il fut nommé à l'école primaire supérieure de Saint-Quentin, puis, en 1857 entra au lycée de cette ville, en qualité de directeur de l'école primaire préparatoire annexée audit lycée. En 1858, il obtint, à Laon, le brevet supérieur ; en 1860, à Douai, le certificat d'aptitude aux fonctions d'inspecteur primaire, et, en 1864 devant la Faculté de Paris, le diplôme de bachelier ès sciences. C'est seul, et sans maître, qu'il parvint à conquérir ces titres.

Le 22 août 1865, il fut nommé inspecteur de l'instruction primaire pour les arrondissements de Nyons et de Montélimart (Drôme). «En se rendant à son nouveau poste, dit le Journal de Saint-Quentin, M. Cuissart emporte avec lui l'amour de ses élèves, l'estime des familles et de ses chefs qui, appréciant ses heureuses qualités, désiraient le conserver plus longtemps parmi eux. » En 1872 il passa à la première classe à Grenoble, où il fut promu officier d'Académie. Il devint, l'année suivante, inspecteur spécial des écoles de la ville de Lyon, en même temps qu'il recevait la rosette d'Officier de l'instruction publique. Il occupa ce dernier poste jusqu'en 1880.

De Lyon, il gagna Paris où il fut nommé membre du Conseil supérieur de l'instruction publique. Il fut aussi membre du Conseil départemental de la Seine.

Elu conseiller général de l'Aisne pour le canton de Rozoy-sur-Serre en 1892, il se présentait l'année suivante aux élections générales législatives du 20 août 1893 dans la première circonscription de Laon, et emportait le siège au premier tour de scrutin, par 8.786 voix contre 8.290 à M. Jules Pasquier, député sortant. Siégeant à gauche, il appartint à diverses commissions spéciales, et fut chargé de rapporter plusieurs projets de loi ayant pour but de proroger des surtaxes d'octroi. Il intervint au cours de la discussion du budget de l'instruction publique de l'exercice 1897 pour demander la création d'écoles et d'emplois.

Il mourut, en cours de mandat, le 14 décembre 1896, à Paris, à l'âge de 61 ans. Le Président Henri Brisson prononça son éloge funèbre à la séance du même jour. Après avoir retracé la carrière exceptionnelle de cet enfant du peuple laborieux et actif, il conclut ainsi : «Parmi nous, il servait la République, pour employer ses propres expressions «comme on sert un Gouvernement passionnément aimé ». Il recherchait volontiers le travail des commissions. L'établissement de la justice dans l'impôt, la constitution du crédit agricole, la création d'une Caisse de retraites ouvrières, paraissaient ses principales préoccupations. Nous disons avec tristesse le dernier adieu à ce fils de la démocratie qui lui était resté fidèle et dont la vie offre l'exemple d'une parfaite unité. »

Philippe Cuissart donnait à la Tribune de l'Aisne, des articles qu'il signait « Jean-Louis ». Il publia en outre d'intéressantes études pédagogiques et divers ouvrages classiques très goûtés, notamment une méthode de lecture fort pratique, répandue dans un grand nombre d'écoles de tous les départements.

Il était Chevalier de la Légion d'honneur depuis le 14 juillet 1885.

Notice nécrologique lue sur le site La Vie Rémoise maintenu par Jean-Yves Sureau

CUISSART (Eugène Philippe).
Député de l’Aisne, chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’Instruction publique, ancien membre du Conseil supérieur de l’Instruction publique, président d’honneur des associations républicaines des cantons de Laon et Marle, conseiller général du canton de Rozoy-sur-Serre, né le 24 septembre 1835, au Thuël (Aisne), décédé à Paris, chez les Frères de Saint-Jean de Dieu, le 14 décembre 1896.
D’une humble et laborieuse famille d’ouvriers agricoles, il n’avait suivi que les classes de la petite école de son hameau, lorsqu’il se destina à l’enseignement. Dès l’âge de 16 ans, nous le voyons instituteur-adjoint à Liesse, et bientôt, par son travail opiniâtre et personnel, il obtint tous les titres de l’enseignement primaire, et même le baccalauréat ès-sciences. Il fut successivement professeur, puis directeur de l’école primaire préparatoire du lycée de Saint-Quentin ; M. Duruy, ministre de l’instruction publique, le nomma, en 1865, inspecteur primaire à Nyons. Il passe à Grenoble de première classe en 1872, puis à Lyon en 1873, et enfin à Paris en 1880. Par trois fois, il est élu membre du Conseil supérieur de l’instruction publique. Il est auteur de nombreux ouvrages d’enseignement primaire très estimés et fort répandus ; il a aussi écrit, sous le pseudonyme de Jean-Louis, des articles de vulgarisation politique. Enfin, le 20 août 1893, les électeurs de la première circonscription de Laon l’envoyèrent siéger à la Chambre des députés. Sa vie honorable, toute de travail, son dévouement sans bornes, son caractère facile et désintéressé lui avaient acquis une juste popularité. Aussi ses obsèques (16 et 17 décembre 1896) eurent le caractère d’un véritable deuil public, tant la foule était nombreuse et contristée. Quatorze discours furent prononcés :

* À Paris, par MM. :
- le Dr Laurens, sénateur ;
- Drouard, inspecteur primaire délégué ;
- Boudréaux, maire de Lislet ;
* Au Thuël, par MM. :
- Macherez, sénateur, au nom du parti républicain de l’Aisne ;
- Morlot, au nom des députés de l’Aisne ;
- Malézieux, au nom du Conseil général ;
- Brasseur, conseiller d’arrondissement du canton de Rozoy ;
- Babillot, au nom du conseil municipal et des habitants du Thuël ;
- Proriot, inspecteur primaire, au nom du corps enseignant ;
- Laureau, au nom de l’Association amicale des anciens militaires ;
- Tranchart, instituteur à Rozoy-sur-Serre ;
- Caustier, au nom de l’Union de l’Aisne, de Paris ;
- Bellard, au nom des associations républicaines de la première section de Laon ;
- le Dr Gérard, maire de Montcornet, ami particulier de M. Cuissart.

Source : AMB 1898.
 
 
Vous pouvez consulter sur le site "école: références" trois de ses conférences pédagogiques.